Le tunnel routier n’est plus une solution pour Meiser
La démolition programmée du viaduc Reyers, qui s’étire sur le boulevard bruxellois du même nom, entraînera une réorientation profonde du projet de désengorgement de la place Meiser. Et une étude commandée par le gouvernement démonte une option qui tenait encore la route il y a quelques mois à peine.
Publié le 20-09-2015 à 19h11 - Mis à jour le 21-09-2015 à 06h44
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La démolition programmée du viaduc Reyers, qui s’étire sur le boulevard bruxellois du même nom, entraînera une réorientation profonde du projet de désengorgement de la place Meiser. C’est ce que révèle la dernière étude préparatoire à ce vaste réaménagement destiné à rendre plus vivables la place schaerbeekoise et ses environs.
Rappel, sur cette mer d’asphalte, débouchent aujourd’hui plusieurs grands axes routiers submergés aux heures de pointe. Quelque 7 500 véhicules s’y croisent par heure aux heures de pointe. Les bouchons de la place Meiser sont connus des Bruxellois comme des navetteurs.
"Une barrière physique de 600 mètres"
Commandée par le gouvernement bruxellois suite à la conclusion inattendue de la nécessité de détruire le viaduc, cette étude démonte une option qui tenait encore la route il y a quelques mois à peine. Pour rappel, il était initialement prévu de confiner une partie de la circulation automobile en tunnel sous la place Meiser, entre le boulevard Lambermont et l’avenue Reyers.
Cette option est désormais écartée par le gouvernement bruxellois. "Les trémies du tunnel allaient constituer une barrière physique de 600 mètres entre les deux rives du boulevard Reyers, explique le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort (PS). Or, notre préoccupation première est l’amélioration de la qualité de vie dans le quartier".
En clair, ces trémies reproduiraient l’obstacle que constitue le viaduc, coupant donc une nouvelle fois le quartier des radio-télévisions publiques du reste de la ville. "L’étude le montre, poursuit Rudi Vervoort, le tunnel n’aurait absorbé que 40 à 50 % de la circulation. Ce qui aurait rendu nécessaire l’aménagement d’un rond-point de sept entrées sur la place Meiser. Nous avions espéré pouvoir faire un aménagement 100 % habitants pour la place, mais c’est impossible. En fait, le problème de mobilité n’était que partiellement résolu au prix d’une moins-value en termes de qualité de vie du côté de la Cité des médias".
Un réaménagement complet de surface
Le choix s’est donc rapidement opéré : plus de tunnel. A la place, un réaménagement complet de surface avec trottoirs élargis (jusqu’à 16 m), espaces cyclistes et plantation d’arbres en bordure d’un site qui doit être, à terme, complètement repensé. VRT et RTBF doivent en effet reconstruire leurs locaux et la Région de Bruxelles-Capitale entend réorganiser ce site de 20 hectares pour en faire un pôle médiatique planté dans un nouveau quartier résidentiel à l’horizon 2020.
Le tunnel pour le transport en commun est maintenu. Mais que faire des voitures de la place Meiser dès lors ? Tout cela fera l’objet d’une réflexion ultérieure, répondent les ministres Vervoort et Smet (en charge de la Mobilité) qui assurent que le rôle de "moyenne ceinture" pour le trafic de transit du boulevard Reyers sera maintenu.
Le résultat final sera par contre moins onéreux que le tunnel, ajoutent-ils. 160 à 180 millions d’euros étaient prévus pour le creusement du tunnel alors qu’un réaménagement de surface ne nécessitera qu’une part de ce budget. Par contre l’idée d’un tunnel pour accueillir le tram est maintenue. "Il est même question d’un deuxième tunnel car cette ligne pourrait, à terme, devenir une ligne de métro", précise Pascal Smet (SP.A).
La destruction du viaduc est programmée pour l’an prochain avant un réaménagement provisoire du boulevard Reyers. Le gouvernement bruxellois espère que le chantier qui doit remodeler l’ensemble du quartier sera bien avancé à la fin de cette législature.Mathieu Colleyn