Trop chère, l’analyse des particules ultrafines ?

Selon la Région, l’étude des particules ultrafines est trop onéreuse.

Stéphanie Van den Steen (st.)
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Piéton trafic voiture ville auto route ring ceinture Bruxelles Ixelles Trône Louise usager faible circulation environnement immobilier construction grue pollution CO diesel essence fumee air embouteillage navetteur routier ©Jean-Luc Flémal

Les particules ultrafines n’ont pas fini de faire des vagues. Alors même que deux propositions de textes du MR s’y rapportant ont été rejetées en commission de l’Environnement, le débat est relancé. La première proposition suggérait d’intégrer dans le Cobrace (Code bruxellois de l’air, du climat et de la maîtrise de l’énergie) les particules ultrafines (UFP). La seconde demandait une étude épidémiologique de l’impact de ces UFP sur la santé des habitants. "C’est un problème de santé publique enfin, c’est atterrant !", s’indigne Anne-Charlotte d’Ursel, députée libérale et principale dépositaire des textes. "La majorité renie ses engagements de protéger la santé des Bruxellois."

Les raisons de ce rejet, communiquées par la ministre bruxelloise de l’Environnement, Céline Fremault (CDH), se résument en trois points : pas de méthodologie existante pour effectuer ces mesures, une étude déjà en cours sur le Black Carbon (composante des particules ultrafines) et le coût que ces mesures occasionneraient. La députée MR s’insurge : "Oui le coût serait conséquent, mais si on le compare aux soins de santé auxquels il va falloir faire face dans les prochaines années, il faut relativiser…" Du côté de la ministre, on argumente que "Bruxelles Environnement ne possède pas de moniteur comptabilisant les UFP dans leur ensemble. Ces appareils coûtent cinq fois plus cher que les autres".

Un cercle vicieux

Le manque de réglementation concernant ces particules ultrafines n’arrange rien. Aucune directive européenne, aucun seuil fixé par l’OMS. Cette dernière ne peut en effet formuler aucune recommandation car elle ne dispose pas de données épidémiologiques en suffisance. Un vrai cercle vicieux.

Quelles solutions s’offriraient alors pour réduire ces UFP ? "Nous soutenons l’idée de zones basses émissions permanentes, et non pas seulement en cas de pic de pollution comme la Région le propose", déclare Anne-Charlotte d’Ursel. Chez la ministre, on rassure : "Une zone quasi permanente est prévue dans le plan régional en cours d’adoption." Jean-Noël Lebrun, porteur du projet citoyen Cœur Europe qui lutte principalement contre la pollution causée par le trafic aérien, souhaite également que la Région aille plus loin : "Il faudra penser au déplacement de certaines pistes de l’aéroport vers des zones moins urbaines et à une augmentation des taxes diesel, générateur d’UFP."

Plusieurs études démontrent toutefois que la qualité de l’air s’améliore lentement dans la capitale. Céline Fremault affirme : "La qualité de l’air s’est améliorée mais des efforts sont encore nécessaires pour assurer le respect des normes européennes."

Les résultats de deux études en cours sont très attendus pour la suite des évènements. La première, le projet ExpAir étudiant notamment le Black Carbon, devrait se finaliser fin de l’année. La seconde, une étude sur l’impact du survol de Bruxelles notamment en termes de particules fines, devrait livrer ses résultats en mai. "On sait qu’il y a un lien entre la concentration de particules ultrafines et certaines maladies notamment cardio-vasculaires. Toute étude qui va pouvoir confirmer les dangers des UFP est importante", conclut d’ailleurs Thierry Pieters, pneumologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

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