Au CHU Saint-Pierre, on s'adapte après les attentats et on forme les infirmiers avec des mannequins traumatisés (PHOTOS)
Brûlures sur l'ensemble du corps, dents cassées ou orteil amputé, les blessures ne manquent pas.
- Publié le 05-04-2016 à 18h12
- Mis à jour le 06-04-2016 à 08h28
L'hôpital universitaire Saint-Pierre à Bruxelles a présenté mardi ses deux nouveaux mannequins "traumatisés". Les étudiants en infirmerie peuvent dorénavant se former de manière interactive.
L'hôpital avait décidé d'acquérir de faux patients "malades" "atteints" de pathologies classiques mais à la suite des attentats sanglants perpétrés dans la capitale le 22 mars et grâce à un don, il a décidé d'ajouter deux mannequins présentant divers traumas. Dans une chambre de l'hôpital, deux mannequins reposent dans leurs lits. Brûlures sur l'ensemble du corps, dents cassées ou orteil amputé, les blessures ne manquent pas. Faut-il retirer la barre métallique qui traverse la joue du patient? Comment l'aider à respirer? L'étudiant mais aussi le professeur se posent différentes questions face à un cas tel que celui-là. "L'important, c'est que l'étudiant pose ses questions mais aussi que le professeur l'interroge pour que le jeune trouve la solution tout seul", explique Michèle Delécluse, infirmière en chef de service.
L'hôpital Saint-Pierre a accueilli 24 des quelque 340 blessés lors des attentats de Bruxelles. Cinq patients présentaient de multiples blessures. "Ils avaient des traumas crâniens, des brûlures, des fractures, ...", témoigne Julien Van den Abbeele, infirmier urgentiste à Saint-Pierre. "C'est pour ça que c'est vraiment intéressant d'avoir ces mannequins qui ont tous les traumas possibles. C'est important de pratiquer parce que dans les livres, ça paraît toujours simple".
Tous les gestes sont filmés grâce à une webcam et les images sont retransmises dans un auditoire d'environ 80 personnes. Les spectateurs peuvent poser leurs questions à l'étudiant et vice versa. Un processus totalement interactif pour assurer une meilleure efficacité et des soins plus sûrs. "Les étudiants pourront s'exercer autant de fois qu'il le faudra pour qu'ils gagnent en assurance avant de soigner le patient", conclut Michèle Delécluse.