"Une pluie comme ça tousles mille ans !"
Le bassin d’orage de Roodebeek a débordé. Faut-il pour autant en construire d’autres ?
- Publié le 09-06-2016 à 08h58
- Mis à jour le 09-06-2016 à 09h02
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Les pluies diluviennes qui se sont abattues lundi soir sur Bruxelles particulièrement sur l’est et le sud, étaient, de l’avis des spécialistes, "tout à fait exceptionnelles". Par ailleurs, comme souvent avec les orages, les intensités ont été très diverses en fonction des endroits.
A titre d’exemple, il est tombé, 34 litres au m2 durant 60 minutes à Woluwe-St-Lambert, avenue Hippocrate, près des cliniques universitaires Saint-Luc, tandis qu’à Molenbeek, on relevait seulement 25 litres au m2 sur 120 minutes.
On a même enregistré, avenue de Bemel à Woluwe-St-Pierre, des précipitations de 62 l/m2 en seulement 90 minutes. "C’est gigantesque ! Selon les statistiques, ce serait une pluie d’une intensité comme il y en a tous les mille ans. En fait, c’est du jamais vu depuis que les relevés existent", constate Damien De Keyser, président de la Société bruxelloise de Gestion de l’Eau (SBGE).
Cette société a la gestion des cinq plus grands bassins d’orage régionaux. Ces derniers ont été mis à rude épreuve lundi. Belliard était rempli à 78 %, Flagey à 70 %. Dans la vallée de la Woluwe, la situation était plus problématique : Roodebeek était rempli à 96 %, soit totalement saturé, l’eau refoulant par les collecteurs. Le bassin du Watermaelbeek à lui aussi failli refouler, mais a tenu bon de justesse.
Pour Damien De Keyser (CDH), c’est le signe qu’il faut impérativement avancer dans le projet régional d’un énorme nouveau bassin (70 000 m3), boulevard de la Woluwe. "Les étangs sont incapables d’absorber les eaux et à la moindre pluie un peu importante, la zone est inondée", déplore le président de la SBGE.
Une mauvaise idée pour le bourgmestre de Woluwe-St-Lambert, Olivier Maingain (Défi) qui croit à la solution des étangs comme bassin de rétention. "L’étang rond au parc de Woluwe pourrait offrir une capacité de 40 000 à 50 000 m3", insiste-t-il.
Jusqu’ici, Bruxelles-Environnement refuse que des eaux de source soient mélangées avec des eaux de ruissellement mais un autre argument vient plaider en faveur de ce scénario. Construire des bassins d’orage, cela coûte cher et au final, ce coût est répercuté dans le prix de l’eau. "En l’état actuel et en vulgarisant, il est prévu qu’un bassin d’orage déborde tous les dix ans. On peut faire en sorte qu’ils ne débordent jamais, mais tout ça coûterait alors très cher et serait financé par une augmentation du prix de l’eau", prévient Alain De Lombaert, directeur de Vivaqua qui gère une trentaine de bassins d’orage sur la Région.