Bruxelles: l’aquaponie, nouvelle tendance d’agriculture urbaine
La méthode, encore méconnue, connaît un regain d’intérêt.
- Publié le 13-04-2017 à 07h45
- Mis à jour le 13-04-2017 à 09h00
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XFOJ2UWU2ZEEPAVO2DQY6TWYOA.jpg)
Faire pousser vos plantes et vos légumes à l’aide d’un aquarium, c’est désormais possible.
Si vous vous êtes déjà demandé comment faire pousser des légumes dans votre appartement en ville, sachez que vous pouvez vous tourner vers l’aquaponie. C’est la solution à la mode en ce moment à Bruxelles. "Peu de gens connaissent. Mais dès qu’on le fait découvrir, tout le monde trouve ça intéressant", raconte Laurence Vanneyre, de l’ASBL AquaponieBxl. Mais c’est quoi l’aquaponie ? Les déchets des poissons nourrissent les plantes, qui, elles, nettoient l’eau de l’aquarium (pour plus de détails, lire ci-dessous).
Les écoles intéressées
La méthode plaît de plus en plus. Pour preuve, les formations proposées ont de plus en plus de succès. "Nous avons dispensé quatre formations en 2016. La tendance augmente considérablement. Nous dépasserons ce chiffre cette année sans aucun doute", confie Christophe Van Pelt, directeur de Village Partenaire, dont Aquaponiris est l’un des projets.
"Nous proposons une formation par mois de dix personnes maximum. Après, les participants ont tout ce qu’il faut pour installer leur propre système aquaponique chez eux", explique Laurence Vanneyre. Pour une journée complète alliant pratique et théorie, les intéressés doivent débourser 80 €. Le prix comprend un lunch composé de produits purement aquaponiques.
Les écoles sont également ouvertes à cette nouvelle méthode d’agriculture urbaine. "Les enfants sont très intéressés dès qu’ils voient les choses de près. Et les poissons, ça attire l’attention", raconte Massimo Federico, d’AquaponieBxl.
Des stages qui ont la cote
"Nous intervenons dans les écoles pour sensibiliser. Nous espérons pouvoir intervenir plus concrètement dans les programmes pédagogiques, mais c’est plus compliqué pour des raisons de budget", déplore Laurence Vanneyre.
Mais les stages en aquaponie ont déjà la cote.
Un grand potentiel pour l’emploi
"Certains étudiants sont venus de France", raconte Alix Bricteux, de la coopérative Vert d’Iris, qui propose également une formation en entreprenariat social pour l’alimentation durable, comprenant un volet sur l’aquaponie. De plus, selon elle, la méthode a un avenir prometteur. "L’aquaponie a un grand potentiel concernant la création d’emplois."
L’aquaponie, c’est quoi exactement ?
Éthymologie La définition du mot aquaponie aide déjà à y voir plus clair pour les novices : c’est la fusion entre l’aquaculture, qui est tout simplement l’élevage de poissons, et l’hydroponie, qui correspond à la culture de plantes hors du sol, donc sans terre.
La méthode Deux bacs sont nécessaires pour un système aquaponique efficace. Dans le premier se trouveront les poissons. Ceux-ci seront nourris chaque jour et produiront de ce fait des déjections composées d’ammoniaque et de phosphates. Ces déjections vont être transformées en engrais pour les plantes après l’intervention de bactéries naturelles, qui transformeront l’ammoniaque en nitrate.
Le principe L’eau est donc pleine de nutriments et sera amenée auprès des plantes (situées dans le deuxième bac) à l’aide d’une pompe pour les faire grandir. Les poissons, quant à eux, nageront dans une eau saine et propre.
L’avantage Ce système est une nouvelle porte en ce qui concerne l’agriculture urbaine. Pas besoin de terre pour cultiver ses plantes ! L’espace nécessaire n’a pas non plus besoin d’être conséquent. Les produits sont locaux, sains et équitables. Y compris les poissons qui peuvent être consommés en dehors d’une surpêche, néfaste pour les océans.