Région bruxelloise: "La mariée gouvernementale était belle, mais que de promesses non tenues"
- Publié le 18-07-2018 à 16h19
- Mis à jour le 18-07-2018 à 17h48
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Le gouvernement bruxellois n'a concrétisé que trop peu des promesses qu'il avait faites lors de son engagement initial en 2014 dans des domaines aussi essentiels que l'environnement et la propreté publique, la mobilité, la sécurité routière, le développement territorial, ou encore le logement, ont déploré mercredi les chefs de file des Verts au parlement bruxellois, Zoé Genot (Ecolo) et Bruno De Lille (Groen).
Sur le mode "que reste-t-il des promesses des jeunes mariés", assorti de photos d'illustration, Ecolo et Groen ont tout d'abord dénoncé l'impact très faible, jusqu'ici, de la zone basse émission sur la qualité de l'air: seul 0,3% du parc automobile belge est actuellement interdit de circuler dans la ville et les infractions ne seront punies qu'à partir d'octobre.
La fiscalité automobile n'y changera rien. Sa réforme visant à rendre le parc auto plus écologique n'aboutira pas au cours de la présente législature.
Autre promesse non tenue selon les deux chefs de groupe: la création d'espaces verts, largement atténuée par la suppression de 20.000 arbres.
En matière de Mobilité, on est encore loin des 80 kms de nouvelles pistes cyclables promises par Pascal Smet. La deadline pour la réalisation du métro vers le nord est passé de 2025 à 2028, en raison "des lenteurs de la Région". Il n'y a plus de date butoir pour l'automatisation des lignes de métro 1 et 5. Seuls six des trente et un points noirs en matière de sécurité routière ont subi des adaptations.
Par ailleurs, on est également loin des 6.500 nouveaux logements publics promis. Aucun logement n'a été construit dans les dix zones à développer en priorité. Les promoteurs privés préfèrent payer des charges d'urbanisme plutôt que de construire du logement social, malgré l'espoir du gouvernement bruxellois.
En matière de Propreté publique, aucun changement n'est perceptible par rapport à l'objectif général d'une Région plus propre sept jour sur sept. Seulement 20 à 30% des déchets sont recyclés alors que l'objectif est de 50% à l'horizon 2020. Il manque six parcs de recyclage sur les dix promis initialement.
Enfin, les chantiers des zones prioritaires de développement de Bruxelles sont très en retard.
"Rudi Vervoort parle d'une seconde naissance de la Région. On peut dire que la gestation est particulièrement longue", a conclu Zoé Genot.
"Mon contrat est rempli", réagit Fremault
La ministre bruxelloise de l'Environnement Céline Fremault (cdH) a peu apprécié les critiques formulées par les Verts à l'encontre du travail fourni depuis 2014 par la gouvernement bruxellois. Elle a répliqué, mercredi après-midi, à celles qui concernent l'exercice de ses propres compétences en soulignant qu'à un an de la fin de la législature, sa part du contrat était "quasiment remplie à 100% et même au-delà".
En ce qui concerne le fait que seul 0,3% du parc automobile belge est actuellement interdit de circuler dans la ville, devenue zone de basse émission en janvier dernier, et que les infractions ne seront punies qu'à partir d'octobre, la ministre Fremault a tenu à rappeler que la Low Emission Zone (LEZ) était régionale et permanente.
"Ces deux caractéristiques vont bien au-delà de ce qui était prévu dans l'accord de gouvernement et au-delà des ambitions du parti Ecolo sous les deux anciennes législatures. La LEZ est plus ambitieuse, plus efficace et plus utile que les zones de basses émissions locales telles que mentionnées dans le Plan Air Climat Energie adoptée en première lecture sous l'impulsion de la précédente ministre de l'Environnement bruxelloise, Ecolo. Ces zones n'auraient eu pour seul effet que de reporter la pollution à d'autres endroits de la Région", a souligné Mme Fremault.
A propos de la "large atténuation de la création d'espaces verts, par la suppression de 20.000 arbres", la ministre de l'Environnement a souligné que trois nouveaux parcs avaient été aménagés au cours de cette législature et que de nombreux autres projets sont à l'étude. Selon Mme Fremault, entre 2014 et 2017, Bruxelles Environnement a abattu 29.961 arbres et 46.133 arbres ont été replantés.
La promesse de création de 6.500 nouveaux logements publics est quant à elle liée à "l'imagination sur papier" de l'ex-secrétaire d'Etat écologiste au Logement Christos Doulkeridis "quelques semaines avant la fin de la législature précédente sans s'assurer que les opérateurs étaient en ordre de marche pour assumer ce nouvel objectif alors même qu'ils peinaient encore à concrétiser le Plan Régional Logement lancé par Françoise Dupuis dix ans plus tôt".
Les logements mentionnés sont à présent presque tous identifiés grâce à la mise en place d'approches innovantes pour accroitre le parc immobilier public, a insisté Céline Fremault.