Sophie Rohonyi, présidente de Défi Périphérie: "Damien Thiéry s'enferme dans de graves mensonges!"

J. F., Al. D. et F.C.
Accusé d'avoir joué un rôle dans la non-nomination d'Yves Ghequière à Linkebeek, Damien Thiéry met les choses au clair
©belga

Le torchon brûle entre le libéral Damien Thiéry et son ancienne famille politique, Défi. Deux événements récents ont mis le feu aux poudres.

Le dernier en date d'abord. Ce lundi 25 février, lors du conseil communal de Linkebeek en périphérie bruxelloise, le bourgmestre (Link@Venir) désigné Yves Ghequière a mis au jour des informations quant à sa non-nomination annoncée par la ministre flamande des Affaires intérieures, Liesbeth Homans (N-VA), le 11 février dernier. Selon lui, le MR local est à l'origine d'une lettre de dénonciation envoyée à la ministre le 9 janvier, soit deux jours après l'annonce de sa nomination en tant que candidat-bourgmestre.

Dans cette lettre, trois membres du parti libéral ont demandé à la ministre "où et comment ils pouvaient porter plainte pour publicité déguisée en période électorale". Dans leur viseur, un courrier du 21 septembre 2018 signé de la main d'Yves Ghequière qui informait les habitants de Linkebeek de l'illégalité des convocations électorales envoyées en néerlandais et de l'envoi par la commune de convocations tenant compte du choix linguistique formulé par les Linkebeekois(es). Un courrier qui s'est retrouvé ajouté au dossier de non-nomination d'Yves Ghequière. Défi affirme que la copie qui figure au dossier n'est pas celle envoyée à la population. Selon le parti amarante, la version envoyée aux Linkebeekois(es) ne mentionnait pas le nom d'Yves Ghequière. Ex-membre de Défi, Damien Thiéry est aujourd'hui premier échevin MR à Linkebeek. Défi l'accuse d'avoir été "complice de la N-VA" dans le cadre de cette non-nomination mayorale.

Damien Thiéry dément formellement

Contacté par "La Libre", Damien Thiéry livre une autre version. Il précise que "le document signé par Yves Ghequière alors qu'il n'en avait pas le droit a été distribué en partie. C'est un des cosignataires de la lettre qui l'a reçu dans sa boite aux lettres. C'était son droit de le signaler à la ministre Homans ou pas."

De son côté, Sophie Rohonyi, la présidente de Défi Périphérie, n'en démord pas : “ Damien Thiéry et son équipe du MR local ont pratiqué la délation auprès des autorités flamandes (…). M. Thiéry a menti en prétendant agir dans l'intérêt des francophones de la périphérie bruxelloise et en particulier de sa commune. Il s'enferme dans de graves mensonges !"

"Je ne veux pas être tenu responsable étant donné que je n'ai rien à voir là-dedans ", a réagi Damien Thiéry qui tient en outre à préciser qu'il ne s'agit pas de "délation". " Ce n'est pas de la délation que d'envoyer un document à l'autorité compétente. Ce courrier a été distribué alors qu'il ne pouvait pas. Je me souviens avoir signalé à la secrétaire communale que ce document ne pouvait pas partir. Je l'ai dit avant, afin qu'il ne soit pas distribué. Il a manifestement été distribué en partie. Il a été stoppé mais pas à temps. Que Monsieur Ghequière prenne ses responsabilités. Il a signé ce document sachant qu'il ne pouvait pas le faire. Il n'y a que le bourgmestre et le secrétaire communal qui peuvent signer ce genre de document. Malgré tout, il a voulu faire sa publicité dans le cadre des élections. Il doit accepter le fait qu'il ait commis une erreur".

La "schizophrénie" de Damien Thiéry selon Sophie Rohonyi

Un second événement est également venu mettre de l'huile sur le feu dans les relations entre Damien Thiéry et Défi. La semaine dernière, dans les colonnes de "La Libre", le libéral livrait sa réaction au sujet du coup de force de la ministre Homans de ne pas nommer les bourgmestres des quatre communes à facilités (Drogenbos, Rhode-Saint-Genèse, Linkebeek et Wezembeek-Oppem), parce que ces communes avaient elles-mêmes envoyé les convocations électorales à la place du gouverneur de la Province du Brabant flamand. Pour mémoire, lui-même a été “bourgmestre non nommé" de Linkebeek durant douze années. Outre les attaques envoyées à l'adresse de la nationaliste flamande, il se disait surpris par "le silence de Défi sur ce dossier, même si ce parti n’a plus de Bourgmestre dans les communes à facilités".

De quoi faire bondir Sophie Rohonyi : "Damien Thiéry nous attaque en déclarant que nous avons été inactifs à l'égard des bourgmestres non-nommés par Homans et, dans le même temps, il se présente comme le chevalier blanc de la cause des francophones en périphérie. C'est un double mensonge. L'affaire du document envoyé au cabinet Homans par son équipe participe au déni de démocratie dans les communes à facilités. Il y a une schizophrénie dans son chef. Dans son interview, il déclare que les bourgmestres et les collèges avaient bien agi et, dans le même temps, son équipe transmet un document à Homans. Il se perd dans ses mensonges".

Et la même de fustiger : "Le MR, après avoir collaboré avec la N-VA au niveau fédéral, collabore désormais avec la N-VA au niveau régional. Le MR doit clarifier sa position par rapport aux communes à facilités et aux droits des francophones. Dans la composition de la liste "Union des Francophones", nous avons mis un veto sur le nom de Damien Thiéry car on a besoin d'un député qui irait au parlement flamand en restant vigilant face aux violations du droit des habitants de la périphérie. Damien Thiéry est manifestement très ambigu par rapport aux nationalistes flamands". Ambiance...

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