Bruxelles a déjà dépensé plus de 12 millions d'euros en masques de protection

Que vous habitiez Woluwe-Saint-Lambert, Bruxelles-Ville, Jette ou Anderlecht, le prix du masque que la commune vous a fourni ou va vous fournir varie très fortement. La plupart des communes ont privilégié la proximité afin de garder la main sur le contrôle de la qualité, des livraisons, etc. Le prix fut par contre plus compliqué à négocier. A Bruxelles, il varie du simple au triple. Le masque le plus cher coûte 5,5 € HTVA (6,23 € TVAC). La Ville de Bruxelles en a commandé 150 000 exemplaires à l'entreprise qui produit la marque River Woods. Dont coût : 825 000 euros HTVA (934 500 euros TVAC). La capitale a commandé 150 000 autres masques, toujours en tissu à la maison anderlechtoise Gottex (2,88 et 3,14 € HTVA) et a acheté un million de masques en tissu (0,45 € pièce HTVA)

Saint-Josse en a acheté 135 000 à 5 € pièce, Evere 100 000 à 2,45 € pièce, Anderlecht a dépensé 100 000 euros pour 30 000 masques tandis que la facture globale (25 000 masques en tissu, FFP1, FFP2, gels, plexiglas, etc.) atteint pour l'instant 240 000 euros à Berchem-Sainte-Agathe. Tandis qu'Uccle a acheté trois lots de 25 000 masques en tissu dont 4 000 taille ado pour 195 000 euros et Saint-Gilles a payé 3,04 € pièce. En moyenne, le coût d'un masque oscille entre 2 et 3 voire 4 euros. Seuls une partie de ceux de la Ville de Bruxelles et ceux de Saint-Josse dépassent les 5 euros pièce.

Au total, les 19 communes et la région bruxelloise ont dépensé plus de douze millions d'euros en masques de protection.

C'est la Région bruxelloise qui en a acheté le plus : 3,5 millions à l'heure actuelle. Au prix de 2,9 € pièce en moyenne, la facture dépasse les 10 millions d'euros. Ces masques sont distribués aux 19 communes bruxelloises. La première vague de production est arrivée le 20 mai : 800.000 masques. La deuxième vague (1 million de masques) est prévue pour le 2 juin. Plusieurs communes dépourvues de masques distribuent ceux fournis par la Région bruxelloise. "Pour les recevoir, les communes doivent les commander", explique-t-on chez Bruxelles Prévention et Sécurité (BPS), qui gère les commandes et la distribution en collaboration avec hub.brussels entre autres.

Ainsi, Auderghem, Forest, Jette, Koekelberg, Forest, Saint-Gilles, Watermael-Boitsfort et les deux Woluwe ont reçu les masques régionaux. Soit douze communes sur les 19. "Celles qui n'en ont pas reçu ne les ont tout simplement pas demandés", poursuit-on chez BPS. En moyenne, il faut dix jours entre la commande régionale et la livraison des masques. La plupart sont produits par des entreprises bruxelloises ou de la périphérie, certains viennent de pays de l'Union européenne.

L'achat de masques en urgence par les communes bruxelloises a permis de pallier l'imbroglio du Fédéral dans ses commandes avortées de masques. "Lorsque le Conseil National de Sécurité a imposé le port du masque dans les transports en commun, nous avons dû réagir très vite et zapper la procédure de marché public", explique un fonctionnaire communal. A la Ville de Bruxelles, on assume complètement avoir contourné ces règles. Elle se range derrière l'octroi des pouvoirs spéciaux et l'incapacité du Fédéral à trouver des masques rapidement pour justifier son action. Actuellement, 132 500 masques ont été distribués aux habitants bruxellois. Il en reste 170 000 et les stocks sont suffisants. Raison pour laquelle "nous stoppons le système de réservation dès lundi", explique la porte-parole du bourgmestre bruxellois. "Il suffira de se rendre dans sa maison de quartier avec sa carte d'identité pour en recevoir un ou deux, selon ce que les habitants ont déjà reçu."