Le député bruxellois Kalvin Soiresse dénonce le racisme dont il a été victime: "Je me suis fait traiter de cannibale qui doit jouer du tam-tam"
Kalvin Njall Soiresse, député bruxellois Ecolo était l'invité ce matin sur RTL Info.
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Publié le 16-06-2020 à 14h47 - Mis à jour le 17-06-2020 à 19h08
Kalvin Njall Soiresse, député Ecolo bruxellois était l'invité ce matin sur Bel RTL. Il a livré sa vision des choses à propos du racisme en Belgique, de la manifestation du 7 juin dernier à la Place Poelaert et des représentations dans l'espace public à la gloire des acteurs du passé colonial.
Le député bruxellois a tout d'abord tenu à préciser qu'il ne considérait pas la Belgique comme un pays raciste: "Il y a, comme dans tous les pays, dans toutes les structures de la société, des personnes qui le sont. Mais on ne peut pas dire que la Belgique est un pays raciste", affirme-t-il.
Kalvin Soiresse confie pourtant en avoir lui-même été victime en Belgique: "Je me suis fait traiter de cannibale qui doit jouer du tam-tam. J'ai reçu des lettres de menaces de la part des anciennes associations de colons qui m'ont dit que si j'avais mes lunettes et mon manteau, je devais remercier la colonisation. Je reçois des menaces encore aujourd'hui", confirme-t-il.
L'éducation et l'espace public comme boussole
Le meurtre de l'Afro-américain George Floyd par un policier blanc a été un véritable détonateur qui a entraîné de nombreuses manifestations à travers le monde comme celle du 7 juin dernier à Bruxelles qui a rassemblé environ 10 000 personnes.
Selon Kalvin Soiresse, il ne faut cependant pas oublier le travail de fond depuis plusieurs années du milieu associatif ainsi que les épisodes précédents qui ont également mené à des mobilisations: "Il y a un soulèvement des consciences", soutient-il.
La semaine dernière, la ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir, avait réaffirmé son projet de rendre obligatoire les cours sur l'histoire du Congo et de la colonisation. Pour Kalvin Soiresse, pour lutter contre le racisme sur le long terme, il faut en effet utiliser l'éducation et l'espace public "comme boussole".
"C'est regrettable mais je comprends les personnes qui ont déboulonné les statues de Léopold II", reconnaît-il. "Il y a cette tension parce que nous avons tardé à prendre des décisions".
Cependant, le député écologiste soutient un maintien de ces traces du passé coloniale belge. Il faudrait toutefois y apporter une contextualisation: "Il faut leur donner un sens, les utiliser comme outils pédagogiques, informer et éduquer". "A côté du 'souvenir' des colonisateurs, il faut également renforcer le 'souvenir' des colonisés", conclut le député bruxellois.