Les zones apaisées déjà vivement critiquées : "Nous n'avons pas l'impression d'être dans une démocratie"
Avec le déconfinement et la reprise de la circulation automobile, d’importants soucis de circulation sont enregistrés suite aux zones 20 et zones de jeux installées pendant le confinement. Reportage à Forest.
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Publié le 17-06-2020 à 08h41 - Mis à jour le 17-06-2020 à 08h42
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Avec le déconfinement et la reprise de la circulation automobile, d’importants soucis de circulation sont enregistrés suite aux zones 20 et zones de jeux installées pendant le confinement. Reportage à Forest.
Sous l’impulsion de la ministre de la mobilité bruxelloise, les communes ont été invitées à développer des zones de rencontre afin de permettre, dans certains quartiers particulièrement denses, de garantir la distanciation sociale. De telles zones donnent en effet la priorité aux piétons et aux cyclistes sur toute la largeur de la voirie et limite la vitesse des automobilistes à 20km/h.
Le député régional Marc Loewenstein (DéFI) salue l’initiative mais insiste sur la signalisation, l’évaluation et la concertation. "La mise en place de zones de rencontre est une bonne chose à partir du moment où cela contribue à permettre la distanciation sociale bien nécessaire en cette période particulière. Il n’en demeure pas moins que plusieurs questions se posent maintenant que le trafic automobile reprend de plus belle. La signalisation n’est aujourd’hui pas claire, si "nul n’est censé ignorer la loi", le panneau actuel ne mentionne pas de limitation de vitesse et nombreux sont les automobilistes qui ignorent qu’elle est par exemple limitée à 20km/h dès que l’on sort du tunnel Stéphanie vers la place Poelaert et que l’on s’engage dans la rue de la Régence", précise le député amarante.
Ces zones apaisées découlent sur des effets pervers depuis le début du déconfinement. Ainsi, le tronçon de la chaussée de Bruxelles qui va du square Lainé à la rue du Mystère (la rue de l’Union Saint-Gilloise) est désormais transformé en zone de jeux, dont l’accès aux voitures est strictement interdit. Mais sur place, cette situation engendre d’importants soucis de circulation, avec des embouteillages en heure de pointe qui se font ressentir jusqu’à l’avenue Albert et la barrière de Saint-Gilles.


"En période de confinement, la mise en place de la zone jeux sur la chaussée de Bruxelles ne posait pas trop de problèmes pour les rues voisines. Avec le trafic qui reprend, c’est autre chose. Et l’on peut s’interroger aujourd’hui sur le choix de cet axe par rapport par exemple à d’autres voiries comme la rue du Melon ou encore la rue des Alliés. Et depuis que les enfants ont repris l’école, la situation s’est amplifiée avec la mise en zone jeux de l’avenue Massenet. Les bouchons sont désormais légion les matins et soirs au niveau de l’avenue Reine-Marie-Henriette et la place Albert alors que les zones de jeux restent quasi vides !", précise Marc Loewenstein.
Un avis partagé par les riverains rencontrés dans le quartier. "Ce qui m’attriste le plus, c’est qu’on n’a pas le sentiment d’être dans une démocratie. Il n’y a eu aucune concertation", explique Dominique, une habitante du quartier. "Jamais je n’exigerais de la commune qu’on ferme la rue pour permettre aux enfants de jouer car certes les voitures sont bloquées, mais les motos peuvent, elles, se faufiler à travers les barrières Nadar pour emprunter la chaussée de Bruxelles à fond la caisse. Je demande que l’on trouve un aménagement qui convienne à tout le monde, sans forcément opposer les modes de transport. Une pétition circule actuellement en ce sens."

Même certains riverains de la chaussée de Bruxelles demandent à revoir le projet. "On ne voit quasiment pas d’enfants jouer dans la rue et pendant ce temps-là, le tronçon est fermé à la circulation et dès qu’on souhaite se rendre à un rendez-vous, on se retrouve directement dans les bouchons", ajoute-t-elle.
De son côté, l’échevine de la Mobilité Esmeralda Van Den Bosch (Groen) explique que ce dispositif restera en l’état au moins jusqu’à la fin de l’été. "Beaucoup de Bruxellois ne partiront pas en vacances et il est donc important de leur offrir de la place sur l’espace public, pour éviter également d’encombrer le parc Duden. Nous avons reçu beaucoup de retours positifs de la part des riverains et nous restons attentifs à l’évolution de la situation pour voir s’il convient de faire des aménagements", conclut-elle.