Rudi Vervoort (PS) : "Un couvre-feu à Bruxelles est inutile et illégal"
Le ministre-Président de la Région bruxelloise a fait le point sur les mesures sanitaires à prendre dans la capitale. Rudi Vervoort (PS) et Inge Neven, du Service de l’Inspection de l’Hygiène de la Cocom, se sont voulus rassurants quant à la situation sanitaire à Bruxelles, rappelant que les chiffres démontrent une situation préoccupante, mais pas catastrophique.
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Publié le 06-08-2020 à 16h14 - Mis à jour le 10-08-2020 à 19h15
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“Nous constatons par exemple que la hausse des hospitalisations a doublé en 20 jours, mais ce ne sont pas du tout les mêmes proportions qu’en mars, la situation est très différente”, explique le socialiste qui dit vouloir agir en optant plutôt pour des mesures préventives.
Tout le monde s’attendait à une généralisation du port du masque, pourtant, il n’en est rien. Inge Neven et Rudi Vervoort s’en tiennent aux recommandations du Conseil national de sécurité et refusent de durcir le ton tant que la situation est sous contrôle.
Port du masque obligatoire partout si…
La Région bruxelloise imposera sur tout son territoire le port du masque uniquement si Bruxelles dépasse une moyenne sur 7 jours de 50 contaminations par 100 000 habitants. Actuellement, cette moyenne est de 38 cas par 100 000 habitants. “Nous restons vigilants et nous imposerons le port du masque uniquement si nous atteignons ce chiffre fixé par Sciensano, en espérant, évidemment, ne pas franchir ce cap.”
Concernant les tests, pas d’opération de dépistage massif non plus, mais une réouverture des centres de tri d’ici septembre. Pourquoi pas avant ? Parce que la capacité de tests n’est pas illimitée et que les autorités politiques privilégient un dépistage ciblé, “même si on teste beaucoup en Belgique, on est à 5 000 par jour”, rappelle Rudi Vervoort. “L’objectif, c’est d’arriver à une capacité de test plus large quand nous serons dans une période plus importante, septembre-octobre où la grippe saisonnière provoquera une influence plus grande dans les hôpitaux, pour des symptômes qui ressemblent à ceux du Covid, et pour lesquels il faudra donc davantage tester pour faire le tri”, rappelle-t-il.
Focus sur les jeunes et communication multilingue
L’autre point central de cette conférence de presse, c’est l’annonce d’une campagne de communication plus large et plus ciblée. Sans évoquer de cluster dans une commune précise, Rudi Vervoort évoque la nécessité de traduire les mesures pour qu’elles soient comprises par l’ensemble des Bruxellois. “La communication ciblera particulièrement les 14-25 ans et sera également traduite en 33 langues pour permettre à tous les Bruxellois d’adhérer aux règles. Le message sera transmis via différents canaux, dont les associations actives sur le terrain”, précise Rudi Vervoort. Une stratégie de communication qui arrive un peu tard ? “N’exagérons pas, nous restons vigilants. On ne peut pas dire qu’on ait attendu que les trains passent”, s’exclame le socialiste.
Pas de discours alarmiste donc, les autorités bruxelloises préfèrent jouer la carte de l’apaisement et de la prudence, d’autant que “la recrudescence de la pandémie n’est pas propre à Bruxelles, mais a lieu dans beaucoup de grandes villes. Certains font de notre capitale une fixation qui en devient presque clinique”, tacle Rudi Vervoort ciblant, de façon à peine voilée, les médias flamands présents, mais aussi et surtout le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever, qui disait il y a peu “se faire du souci pour Bruxelles”.
À Anvers, justement, un couvre-feu a été instauré pour lutter contre la propagation de la pandémie. Mais Rudi Vervoort l’assure : rien de tel ne sera mis en place à Bruxelles. “Si vous lisez le détail des mesures prises à Anvers, ils reconnaissent eux-mêmes que la mesure est illégale.”
La Région bruxelloise est donc opposée à la mesure uniquement pour des raisons juridiques ? “Je pense aussi que ce n’est pas utile. Je préfère que nous prenions des mesures où on dit aux gens qu’il ne faut pas se réunir dans de telles conditions, par exemple avec un nombre de personnes limité (les bulles). Je crois que nous devons donc restreindre l’occupation de l’espace public, mais pas l’inverse.”