Horeca: l’obligation de donner ses coordonnées ne fait pas fuir les clients à Bruxelles
Les restaurateurs ne disent pas impactés négativement par l'obligation en vigueur depuis peu.
Publié le 07-08-2020 à 09h06 - Mis à jour le 07-08-2020 à 09h10
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Obliger les clients de l’Horeca à communiquer une adresse mail ou un numéro de téléphone pour assurer un suivi en cas de contamination au Covid-19. Décidée fin juillet, cette mesure avait fait grand bruit. D’abord pour une question de légalité : compréhensible sur le plan sanitaire, elle posait question en termes de protection des données. Ensuite pour les conséquences qu’elle aurait sur la fréquentation des cafés et restaurants, déjà durement touchés par la crise.
Aujourd’hui, force est pourtant de constater que la règle est bien appliquée et qu’elle ne semble pas affecter négativement les restaurateurs. "On n’a pas constaté de baisse de fréquentation depuis l’entrée en vigueur de cette obligation. Il a parfois fallu réexpliquer le pourquoi de la mesure les deux premiers jours mais les clients s’y sont vite habitués", confie un serveur, très occupé par le service du midi. À deux pas de là, un cafetier profite de quelques minutes de répit à l’ombre de son comptoir. "Certaines personnes sont étonnées de devoir laisser leurs coordonnées même lorsqu’elles veulent uniquement boire un verre mais cela n’a jamais causé plus de souci que cela, les gens sont compréhensifs."
"On a clairement moins de clients qu’en temps normal mais je ne pense pas que ce soit dû à l’obligation de communiquer ses coordonnées. En règle générale, ça ne pose pas de problème même si on a eu deux ou trois cas où les personnes ont préféré partir, explique une restauratrice. Dans ces cas-là, on essaie d’expliquer la mesure mais bon, on n’est pas la police…"
En terrasse, Christiane et Philippe clôturent leur repas par une tasse de café. "On était un peu sceptiques au début mais en y réfléchissant, on communique déjà nos coordonnées pour tellement de choses, sur Internet, pour des cartes de fidélité, etc., qu’on n’est plus vraiment à ça près. Et puis, dans ce cadre-ci, c’est pour la bonne cause. On ne veut pas que les restaurants doivent fermer à nouveau." À la table d’à côté, Chloé hoche la tête : "C’est vrai que ça me pose question parce qu’on peut savoir où et quand je suis allée manger ces derniers temps. Mais en même temps, je n’ai pas envie de me priver du plaisir des terrasses entre amis."
Un son de cloche globalement positif confirmé par la Fédération Horeca Bruxelles. "La mesure fonctionne très bien ! Vous savez, ça se fait depuis la nuit des temps de donner ses coordonnées quand on réserve dans un restaurant. On demande toujours un nom, un prénom et un numéro de téléphone pour valider la réservation, donc les gens n’ont pas de problème à les donner dans le cadre de la crise. D’autant que nous développons des QR Codes qui suppriment automatiquement les données après quatorze jours pour respecter la vie privée de nos clients."