Port du masque : les usagers de la Stib font preuve de discipline
Les chauffeurs rechignent à faire la police. Ils laissent ce job aux agents de sécurité. Reportage.
Publié le 21-08-2020 à 16h13 - Mis à jour le 21-08-2020 à 16h14
“Un grand merci à vous tous qui portez votre masque.” Le message circule dans tous le réseau de la Stib depuis plusieurs semaines. Le port du masque est obligatoire dans tout l’espace public bruxellois depuis le 12 août mais il l’est dans tous les véhicules du réseau de la Société de transports intercommunaux bruxelloise depuis le 4 mai.
“Les usagers sont plutôt disciplinés, précise Cindy Arents, chargée de communication à la Stib. Plus de 30 opérations de contrôle sont effectuées par nos agents de sécurité en collaboration avec la police. Le rôle des agents est principalement de sensibiliser les usagers sur les restrictions sanitaires et dans l’ensemble ils mettent tous le masque”.
Sentiment identique dans le chef de ce conducteur de tram de la ligne 3 au terminus Esplanade, à Laeken : “au début, les gens se disputaient parce que l’un ou l’autre ne portait pas de masque. Maintenant ça va mieux. Tout le monde le porte ou presque.”
Cette situation dénote singulièrement avec ce qui se passe dans de nombreuses grandes villes françaises. Les chauffeurs de transports en commun y font régulièrement l’objet d’agressions, verbales ou physiques. Dans la capitale européenne, ni les syndicats, ni la Stib n’ont eu d’échos d’agressions du personnel sur les lignes ou dans les gares de la Stib. Même si, la plupart du temps, les conducteurs décident de ne pas rappeler à l’ordre les voyageurs.
“Je ne dis rien, je ne fais pas la loi”, indique un tout jeune conducteur de tram lors de sa pause. “Il y a les agents de sécurité qui sont là pour rappeler les gestes barrières aux usagers. Je n’ai jamais assisté à des altercations entre passagers à cause du masque mais je sais que cela arrive.” Même discours auprès d’un conducteur du bus 53 : “je ne m’occupe pas du port du masque des passagers. Il y a les agents de sécurité pour cela”.
Tous ne sont pas aussi tolérants. Sur Twitter, une personne a récemment interpellé la Stib, expliquant qu’un chauffeur de tram avait “éjecté” une famille pour non port du masque. Dans sa réponse, la Stib a déploré la forme mais confirme que le conducteur est dans son droit.
À la station Mérode, aux manettes d’une rame du métro de la ligne 5 en direction de Hermman-Debroux, le conducteur n’a pas remarqué de tensions auprès des usagers. Il faut dire que la plupart des conducteurs du réseau sont isolés. Ceux du métro et du tram sont dans des cabines fermées et une barrière est installée derrière le conducteur du bus pour délimiter son espace. Les passagers ne peuvent plus entrer par l’avant du bus.
Au volant de leurs véhicules, les conducteurs ont le droit d’enlever leur masque. Ils précisent tous qu’ils le mettent dès qu’ils sortent de leur cabine de pilotage. Ils peuvent également demander à des passagers qui ne portent pas de masque de quitter le véhicule.