Le bourgmestre d'Uccle menace Bruxelles-ville dans le dossier du Bois de la Cambre: "S’il le faut, je saisirai les tribunaux"
Pour l’Ucclois Boris Dilliès (MR), il n’est pas acceptable que la boucle sud du Bois reste totalement fermée.
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Publié le 25-08-2020 à 06h37 - Mis à jour le 17-09-2020 à 12h26
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La coupe est pleine pour le bourgmestre d’Uccle. À quelques jours de la rentrée scolaire et d’un potentiel retour massif (?) dans les bureaux de la capitale, Boris Dilliès (MR) sort l’artillerie lourde contre la Ville de Bruxelles, unique gestionnaire du décidément très médiatisé Bois de la Cambre. "On se fiche de sacrifier totalement les Ucclois. Je vais continuer à me battre et, s’il le faut, je saisirai les tribunaux, place-t-il, courroucé. Ce dossier, c’est la chronique d’un chaos annoncé."
Une réouverture partielle actée dans l’urgence
Les derniers événements en date avaient pourtant témoigné d’une volonté de pacification dans ce délicat dossier, qui trouve son origine dans le contexte de la crise sanitaire. Fin mai, un compromis avait pourtant été trouvé entre la Région bruxelloise, la Ville de Bruxelles et la commune d’Uccle quant à une réouverture partielle du Bois de la Cambre, cette ancienne enclave de la forêt de Soignes située sur le territoire de la Ville de Bruxelles et qui jouxte trois communes de la Région-Capitale : Uccle à l’ouest, Ixelles et Watermael-Boitsfort à l’est.
Le 19 mars, lors la période de confinement, ce bois de 122 hectares avait en fait été intégralement fermé au trafic automobile sur décision du bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close (PS). La raison alors invoquée : permettre aux piétons et aux cyclistes un respect plus aisé des règles de distanciation sociale en vigueur dans le cadre de la pandémie. Le hic, c’est que cette décision unilatérale de la Ville n’avait pas fait l’objet de concertation avec les communes bruxelloises concernées, Uccle en tête. Le compromis trouvé fin mai - et qui correspond d’ailleurs toujours à la situation actuelle - consistait à rouvrir trois des accès directs au bois : celui du côté de l’avenue De Fré, celui du côté de l’avenue Churchill et celui du côté de l’avenue Louise.

Parallèlement à cette décision conjoncturelle, il avait également été convenu que les parties se revoient afin de plancher sur une solution structurelle aux problèmes de mobilité dans et autour du bois. Avec une nouvelle donne à mettre dans la balance : cette volonté affichée de la Ville de Bruxelles de piétonniser le Bois de la Cambre. Cette réunion, explosive, s’est tenue le 5 août. Pour faire clair, cinq scénarios ont été mis sur la table à l’occasion de cette rencontre. La Ville de Bruxelles a ainsi proposé trois options : une fermeture totale du bois (sa première volonté), le statu quo (soit la situation actuelle pré-exposée) ou l’ouverture de l’avenue de Diane en double sens de Louise à De Fré avec un accès à Churchill. De son côté, la commune d’Uccle a formulé deux propositions : la mise en double sens de l’avenue de Diane et de l’avenue de Groenendael, soit de Louise vers la drève de Lorraine avec des accès vers Churchill et De Fré ou, seconde option uccloise, l’ouverture des accès via la chaussée de la Hulpe en sortant sur l’avenue du Brésil.
Une seule option testée, celle de Bruxelles-ville
"Nous avons également émis la possibilité d’ouvrir le bois selon des horaires tenant compte des heures de pointe mais tout cela a été balayé d’un revers de la main par la Ville", assure M. Dilliès. Selon ce dernier, seule une option, en l’occurrence la troisième émanant de la Ville, fera l’objet d’un test entre le 15 septembre et le 15 novembre. "Il est évident que nous devions tester plusieurs options dont l’une, au moins, proposée par nos soins, dénonce le maïeur ucclois. Mais la Ville en a décidé autrement en ne testant qu’une seule solution." Soit, on l’aura compris, la mise en double sens de l’avenue de Diane, de Louise à De Fré.
"Autrement dit, 80 % du bois est piétonnisé zone de loisirs dont l’intégralité de la boucle sud. C’est un projet d’extrémistes !, fustige Boris Dilliès. Que l’on vienne m’expliquer à quoi cela va servir de fermer quasi totalement le bois un lundi du mois de novembre ? C’est grotesque. Philippe Close déclare penser à tous ceux qui n’ont pas de jardin sur son territoire. Cessons ce pathos. Moi, je pense à tous ceux qui n’ont pas de jardin chaussée de Waterloo et qui verront leur qualité de vie détériorée par plus de congestion."
"Mais voilà, ces personnes ont le gros défaut de ne pas voter à la Ville. Car on ne m’ôtera pas de la tête l’idée qu’il y a dans la vision de Philippe Close le fait de ne pas tenir compte de l’intérêt général mais, a contrario, de la localisation de ses électeurs."
Une "clochardisation de la Ville" selon Dilliès
Et le même de parler de "clochardisation de la Ville" dès lors que les habitants du sud de la capitale seront, selon lui, dissuadés de venir dépenser leur argent dans le centre-ville.
Si aucune des deux propositions uccloises n’est testée dans les prochaines semaines, assure Boris Dilliès, il introduira un recours contre la décision de la Ville de Bruxelles de ne plancher que sur une seule et unique solution dans cet épineux dossier.