Le bourgmestre de St-Josse Emir Kir revient sur les heurts après l'hommage à Ibrahima : "La police a autorisé cette manifestation pour plusieurs raisons"
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Publié le 14-01-2021 à 11h08 - Mis à jour le 14-01-2021 à 11h17
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Hier en début de soirée, la manifestation en hommage à Ibrahima, ce jeune homme décédé après avoir été interpellé parce qu’il filmait une intervention policière, a complètement dégénéré. 112 arrestations, plusieurs policiers blessés, du mobilier urbain vandalisé, un commissariat incendié... Au lendemain de cette soirée cauchemardesque, le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode Emir Kir fait le point sur la situation. Il estime que l'intervention de la police a permis d'éviter le pire. Et que les casseurs n'ont rien à voir avec les manifestants venus rendre hommage à Ibrahima.
Auriez-vous dû interdire cette manifestation ?
“La police a autorisé cette manifestation pour plusieurs raisons. D’abord, si on l’avait interdite, elle aurait quand même eu lieu mais sans l’appui des organisateurs, de manière sauvage donc. Ce qui rend le travail de la police encore plus compliqué. Donc, sur un plan stratégique, il valait mieux l’autoriser afin de mieux la canaliser. Ensuite, on sentait une très forte émotion, une grosse incompréhension suite au décès de ce jeune homme. Notamment dans le chef de nombreuses personnes qui n’avaient pas toute l’information sur ce drame.”
Cela n’a pas empêché les débordements…
“Oui, mais si la réponse policière avait été différente, le bilan aurait été beaucoup plus grave. Je crois qu’aujourd’hui, on peut se rendre compte qu’on a évité le pire. L’État-major de la police a fait un travail exceptionnel. Son intervention a été rapide et appropriée. Je rappelle qu’il y a eu 112 arrestations administratives et quatre judiciaires.”
Quelle fut l’attitude de la famille et des proches d’Ibrahima avant et durant la manifestation ?
“Elle a été exemplaire du début à la fin, extrêmement digne. Je rappelle que ce rassemblement avait pour but de rendre hommage au jeune homme décédé. Durant la manifestation, la famille n’a eu de cesse d’appeler au calme. Elle a même mis en place un service d’ordre en collaboration avec la police pour encadrer la manifestation.”
Vous avez une idée du profil des casseurs ?
“Les débordements sont survenus après la dislocation de la manifestation. Les auteurs n’ont rien à voir avec la famille et les proches d’Ibrahima. En clair, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées après la manifestation dans l’unique but de défier la police, de casser, etc. Quand on regarde les images vidéo, on voit que les casseurs ne faisaient pas partie de la manifestation, que leur volonté claire et affichée était de défier les forces de l’ordre, de casser et faire des dégâts matériels. D’après ce que je sais, il ne s’agit pas d’habitants du quartier.”
Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a demandé une réponse ferme vis-à-vis de ces casseurs. Vous partagez sa position ?
“Pour nous et pour la police, la pire réponse serait l’impunité. Oui, nous attendons une réponse ferme et rapide de la justice vis-à-vis de ceux qui mettent la vie des autres en danger. Nous disposons de nombreuses caméras dans le quartier. Donc nous avons toutes les images. Et, bientôt, nous en installerons dix de plus.”