Malgré les menaces de sanctions, Uber continue d’opérer à Bruxelles
Sanctions ou avertissements pour les chauffeurs du géant américain ? Rudi Vervoort n’a pas répondu.
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- Publié le 05-03-2021 à 21h06
- Mis à jour le 05-03-2021 à 21h08
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L’administration bruxelloise va-t-elle sanctionner les chauffeurs LVC (location de voiture avec chauffeur) utilisant leur smartphone comme elle l’avait annoncé en début de semaine ? Le flou était toujours de mise ce vendredi, suite à un débat au Parlement bruxellois.
Si le ministre-Président régional Rudi Vervoort (PS) a expliqué garder un cap ferme contre les plateformes du style Uber, il s’est montré beaucoup plus évasif sur la suite à donner après les "avertissements" aux contrevenants, lors de contrôles. Selon Bruxelles-Mobilité, les chauffeurs en effraction risquent une lourde sanction financière, voire la saisie de leur véhicule. D’après nos informations, l’administration s’en tient toutefois, pour l’instant, à des avertissements et aucune sanction n’a encore été établie. "Si un confrère doit payer une amende, nous bloquerons Bruxelles", avaient prévenu les chauffeurs Uber en début de semaine. Alors sanctions ou simples avertissements ? Le cabinet du ministre-Président n’a pas répondu à nos demandes d’éclaircissements.
Pour Uber, c’est une "bonne nouvelle"
Du côté du géant américain, rien n’a changé depuis ce lundi. "Bonne nouvelle, le gouvernement bruxellois a accepté de lancer une réforme de la réglementation du secteur, qui est obsolète, explique Uber dans un message à tous ses utilisateurs. C’est un grand pas en avant vers une réglementation moderne et des opportunités équitables pour tous les chauffeurs. En parallèle, le gouvernement limitera l’application de mesures. Cela signifie que vous pouvez continuer à utiliser Uber."
Dans l’opposition, les choses sont aussi claires pour Christophe De Beukelaer (CDH), David Weytsman (MR) et Bianca Debaets (CD&V) : le gouvernement bruxellois doit suspendre le régime de sanction des chauffeurs de LVC. Jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle se soit prononcée sur l’usage des smartphones pour ce type de service. Ou au moins jusqu’à la réforme du secteur promise par le ministre-Président pour cet été. "Le flou reste entier. Aujourd’hui, 3 000 personnes ne savent pas si elles peuvent travailler ou non demain, si elles seront ou non sanctionnées ! C’est inacceptable de jouer avec la vie des gens ainsi", s’indigne le député libéral David Weytsman.
"Que vaut la parole politique ?"
Christophe De Beukelaer se dit, lui, "dégoûté" par le "refus de répondre aux questions des parlementaires de la part d’un ministre-Président avec le silence coupable des partis de la majorité". "Que vaut encore la parole politique ?", dénonce-t-il.
Dans la majorité, Fouhad Ahidar (one.brussels/SP.A) a, lui, déploré le temps perdu depuis le dépôt, il y a deux ans, d’un projet de réforme par Pascal Smet, qui a précédé Rudi Vervoort dans la gestion du secteur. Ce projet aurait pu être discuté au Parlement quitte à y être amendé, a-t-il dit. Enfin, Jamal Ikasban (PS) s’est dit surpris des réactions "tendant à privilégier une situation de fait sur une situation de droit" face à "une ubérisation qui conduit à un capitalisme sauvage menaçant les acquis sociaux et le salariat".