"Renvoyer les seniors vers le CPAS ? La majorité communale à Bruxelles-Ville a tout faux", flingue le MR
Le bourgmestre Philippe Close (PS) réplique assumer pleinement ce choix politique.
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Publié le 12-03-2021 à 09h20 - Mis à jour le 12-03-2021 à 09h55
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Le dossier ne date pas d’hier, mais la crise sanitaire et les conséquences que celle-ci engendre ont exacerbé le phénomène : les personnes âgées se sentent isolées chez elles et aspirent, comme les jeunes d’ailleurs, à retrouver leurs activités d’antan. Mais voilà, à en croire le chef de groupe de l’opposition MR à la Ville de Bruxelles, les seniors "sont les grands oubliés" de la politique menée par la majorité communale actuelle (PS/Écolo/Défi/SP.A). David Weytsman épingle la suppression d’une série de mesures et de services au profit des seniors qui, selon lui, avaient pourtant fait leurs preuves sous la précédente mandature. "Les espaces seniors n’existent plus, illustre-t-il. Ils ont été transférés aux Maisons de quartier qui dépendent du CPAS. Or, je constate que ces Maisons de quartier n’ont jusqu’ici pris aucune décision visant à organiser des activités à destination des personnes âgées", déplore-t-il.
Pour mémoire, c’est l’ancien premier échevin à la Ville de Bruxelles, le libéral Alain Courtois (partenaire du PS sous la précédente mandature), qui avait initié ces espaces seniors. Outre les Sports, il était en effet aussi en charge de la compétence des Seniors. Lors de l’installation de la nouvelle majorité communale, en 2018, cette compétence a été récupérée par le bourgmestre lui-même, le socialiste Philippe Close. "Mais dans les faits, assure David Weytsman, cette compétence a été déléguée par M. Close à un ancien conseiller communal qui n’a pas été réélu. Conséquence, soutient-il, il n’y a que très peu de suivi politique de cette matière."
17 Maisons de quartier
Une délégation de compétence que dément formellement Philippe Close, qui réplique assumer au contraire pleinement cette compétence qu’il a lui-même choisie à l’issue des élections communales d’octobre 2018. "Je suis responsable des seniors à la Ville, et je compte bien le rester", martèle l’intéressé. Qui souligne le rôle central que jouent, selon lui, les 17 Maisons de quartier de la Ville de Bruxelles. "Elles constituent le territoire de référence des 22 500 personnes âgées de la ville. Même si, je veux bien l’admettre, nous n’avons pas pu faire grand-chose avec les seniors ces 12 derniers mois. La crise est là."
Outre ce premier aspect, les libéraux de la Ville dénoncent la politique privilégiée par la majorité communale en place qui consiste à renvoyer les seniors vers le CPAS pour pallier leurs difficultés. "Sur ce point, la majorité communale a tout faux, flingue David Weytsman. Outre les considérations d’ordre philosophique du Parti socialiste que je peux entendre, je constate que cette politique exclut une partie des personnes âgées qui ne se retrouvent dans aucune des catégories de personnes amenées à franchir la porte du CPAS", ajoute-t-il.
Un "mauvais procès" fait à l’institution ?
Clémentine Buggenhout, conseillère communale à la Ville et présidente des seniors MR, partage cette analyse : "Il faut être honnête : tous les seniors ne vont pas aller frapper à la porte du CPAS - qui est un organe caractérisé pour venir en aide à des publics plus fragilisés - pour réclamer une aide financière. Ce qui nous intéresse, c’est la participation citoyenne dans la ville, ce sont les conférences sur les enjeux de la vieillesse, c’est la culture, l’intergénérationnel… tout cela a désormais disparu."
Pour M. Close, les libéraux font "un mauvais procès" à l’institution CPAS et il réplique assumer pleinement son choix politique. "Un centre public d’action sociale ne s’occupe pas seulement de l’extrême pauvreté, martèle-t-il. Les hôpitaux de la Ville sont des chapitres XVII émanant du CPAS et cela n’empêche pas la classe moyenne de venir s’y faire soigner. Notre but premier est de rationaliser les choses et de cesser de balkaniser nos actions", termine-t-il.