Faute de personnel, In’t Spinnekopke, dans le centre de Bruxelles ne peut pas rouvrir
Le patron d’un des plus vieux restaurants de Bruxelles n’a jamais vécu une telle situation.
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Publié le 14-06-2021 à 08h54 - Mis à jour le 14-06-2021 à 12h05
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Nicolas Rodriguez n’en revient toujours pas. Le patron du célébrissime restaurant In’t Spinnekopke (la petite araignée en vieux flamand) n’arrive pas à rouvrir son restaurant situé dans l’hyper-centre de Bruxelles faute de personnel.
"Je n’ai jamais vécu ça. J’étais prêt à rouvrir le 8 mai, j’ai cherché du personnel, je suis même passé par des sites spécialisés en Horeca. Rien. Je ne trouve pas de personnel qualifié, compétent. Ou alors, ceux qui se proposent demandent des salaires exorbitants."
Chef de cuisine, responsable de salle, serveur, second, etc. Nicolas Rodriguez cherche une toute nouvelle équipe depuis qu’il a repris le restaurant à son père Jean Rodriguez, parti en retraite après 37 ans à avoir fait vivre ce restaurant si particulier spécialisé en cuisine bruxelloise. "Tout est prêt, j’ai rénové la petite salle, la cuisine, j’ai acheté du matériel pour la terrasse (40 couverts, NdlR), j’ai refait la carte tout en gardant l’esprit de celle de mon père. J’ai investi. Je suis prêt depuis le début du mois de mai. Mais je suis coincé. C’est une situation surréaliste."
En 2019, In’t Spinnekopke a fait faillite. "La faute au piétonnier", regrette le jeune patron. "Mais on a réussi à redresser la barre, notamment grâce à notre autre restaurant - La Terrasse de Tubize, dans la ville éponyme - et à la compréhension de notre propriétaire, ici à Bruxelles." Raison pour laquelle il cherche une nouvelle équipe aujourd’hui. Pour Nicolas Rodriguez, la principale raison de cette galère, c’est le chômage Covid. "C’est normal que le personnel Horeca touche le chômage Covid. Mais maintenant que les restaurants ont rouvert, il faut arrêter. Je rejoins complètement la demande du président de la Fédération Horeca Bruxelles à ce sujet."
Dans La Dernière Heure - Les Sports du 9 juin dernier, Fabian Hermans demandait la fin du chômage Covid pour son secteur. "On estime entre 30 à 35 % le manque d’effectifs dans l’Horeca pour l’ensemble du pays. C’est énorme et on espère trouver une solution rapidement avec nos partenaires sociaux que sont le Forem, Actiris ou le VDAB. Ça devient problématique car une part importante du personnel qualifié s’est réorientée vers d’autres secteurs : la Poste, les transports, la logistique, etc.", expliquait-il dans nos colonnes.
L’impossibilité de rouvrir à cause d’une pénurie de personnel est un cas rare, voire unique, à Bruxelles. De nombreux restaurants ouverts depuis le 8 mai galèrent pour trouver du personnel compétent. C’est le cas du Colonel, à Uccle. Lors de la réouverture des terrasses, huit de ses 25 employés ont remis leur démission. Et il n’a trouvé personne pour les remplacer.
Idem pour Nicolas Rodriguez avec son établissement à Tubize. "Avant la fermeture du Spinnekopke, nous avions une équipe de 19 employés pour les deux restaurants. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que huit."