Racisme et sexisme au Siamu : "Il faut changer la culture des pompiers", estime Pascal Smet
Le secrétaire d'Etat en charge du Siamu a reconnu le caractère institutionnel du racisme et du sexisme au sein des pompiers bruxellois. Il annonce la mise en place d'une politique de tolérance zéro pour la discrimination et un changement dans la culture du corps de pompiers.
Publié le 15-06-2021 à 13h49
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"Tous les pompiers ne sont pas racistes ou sexistes mais il est évident qu'il y a un problème institutionnel." Lors d'une longue intervention au parlement bruxellois ce mardi matin, le secrétaire d'Etat en charge du Siamu a commenté les résultats de l'audit More et du rapport d'Unia quant aux discriminations sexistes et racistes au sein des pompiers bruxellois. "Il y a des pompiers qui souhaitent que le corps soit exemplaire, il faut donc éviter de mettre tout le monde dans le même sac. La culture organisationnelle, assez faible ces dernières décennies, n’a cependant pas aidé, permettant une tolérance des remarques racistes et sexistes, a précisé Pascal Smet (one.brussels). Il existe bien un problème au niveau organisationnel, avec une sous-représentation des femmes et de la diversité d'origine au Siamu. Le problème n’est pas récent donc il faut changer la structure et mettre la diversité et l’inclusion au cœur du travail des pompiers."
Il a rappelé les actions déjà menées en ce sens, comme la création d'une commission d'accompagnement, l'adaptation de l'infrastructure aux femmes (espaces de repos, douches et toilettes réservées aux femmes), la pratique de l'écriture inclusive et l'optimisation des procédures disciplinaires. "On compte en 2020 six procédures pour discrimination, là où il n'y en avait aucune en 2018 et 2019."
Pour "changer la culture des pompiers", le secrétaire d'Etat mise sur la rédaction et la mise en œuvre d'un plan diversité (d'ici la fin de l'année) et d'un plan de transformation. Celui-ci doit proposer des solutions pour améliorer le bien-être au travail, adapter les procédures disciplinaires et de signalement (que trop peu de pompiers et pompières connaissent à l'heure actuelle, selon les rapports) et appliquer le plan diversité.
Il engage pour cela la responsabilité de la direction du Siamu, qu'il ne souhaite pas voir démissionner. "J’attends d’elle qu’elle s’engage pleinement dans un plan de transformation. Nous en tiendrons compte dans les avis à la commission chargée de l’évaluation des mandataires dans deux ans. Maintenant que le problème et les solutions à apporter sont connus, la direction a deux ans pour accélérer les travaux et montrer sa bonne volonté dans ce dossier."
Pascal Smet a par ailleurs défini des priorités. "A court terme, il est pour moi essentiel de mettre en œuvre une politique de tolérance zéro pour la discrimination et de mettre au point le plus rapidement possible des procédures disciplinaires et de signalement." A moyen terme, il vise un changement culturel des mentalités grâce à l'application du nouveau plan diversité, qui agira notamment sur la politique de recrutement et l'accessibilité des infrastructures aux femmes. A long terme, il entend accroître la diversité sur le lieu de travail.
Les vacances d'été approchant, la prochaine séance de la commission se tiendra en septembre. Une réunion informelle entre le secrétaire d'Etat les députés devrait permettre à ces derniers d'avancer des propositions d'actions à intégrer au plan diversité. La question de l'action positive et des objectifs chiffrés en matière de recrutement des femmes et des personnes d'origine étrangère pourra notamment y être discutée. Une visite des casernes de pompiers d'Amsterdam est également sur la table.