Le PS tire à boulets rouges sur les propos de Rajae Maouane: "Renoncer au foncier de la friche Josaphat? Cela me fait bondir!"
Le PS, partenaire de majorité à Bruxelles, tire à boulets rouges sur les propos de la co-présidente d’Écolo et plaide en faveur d’une redensification.
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Publié le 15-06-2021 à 20h01 - Mis à jour le 16-06-2021 à 23h56
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C’est peu dire que les propos de la co-présidente d’Écolo, Rajae Maouane, tenus jeudi dans La Libre au sujet du sort à réserver à la friche schaerbeekoise Josaphat ont agité le landerneau politique bruxellois. Le PS, partenaire des verts au sein de la majorité régionale, voit rouge. "Cela me fait bondir de lire que, selon madame Maouane, l’on ne ferait rien d’une réserve foncière telle que la friche urbaine Josaphat. Elle constitue un terrain constructible dont nous avons cruellement besoin à Bruxelles", martèle d’emblée Isabelle Emmery (PS), députée et présidente de la commission du Développement territorial au Parlement bruxellois.
Bref rappel. Cette parcelle de terre de 24 hectares laissée à l’état de friche pendant des décennies fait aujourd’hui l’objet d’un grand projet d’urbanisation de la part du gouvernement bruxellois. Avalisé en première lecture sous la précédente législature, il est actuellement revu et corrigé par le nouvel exécutif… que les écologistes ont intégré en juillet 2019.
"Dédensifier" certaines communes de la première couronne
Tandis que la nouvelle mouture de ce projet est attendue pour la fin juillet, la co-présidente d’Écolo avait jeté un pavé dans la mare en plaidant pour "la sauvegarde de la friche Josaphat" et, en guise de solution à la crise du logement que connaît Bruxelles, pour une transformation des bureaux vides en logements. "Cela ne suffira pas à combler le déficit existant, réplique Isabelle Emmery. C’est perspective.brussels (le bureau régional chargé de la stratégie de développement du territoire, NdlR) que le dit. Il y a des problèmes criants de densité dans certaines communes de la première couronne. Prenez le quartier de Cureghem. La densité de population y est trop importante. Il faut donc le dédensifier. Mais cela implique évidemment de construire des logements ailleurs."
Dans l’entretien, Rajae Maouane évoquait par ailleurs un ralentissement de la cadence démographique par rapport à la décennie précédente. "La croissance démographique à Bruxelles est continue, il suffit d’observer les données statistiques à l’horizon 2050, contrecarre Isabelle Emmery. Il faut aussi tenir compte, dans l’équation, des migrations internationales à Bruxelles, de la fin de l’étalement urbain fixée à 2040 en Flandre et à 2050 en Wallonie mais également du besoin criant de logements abordables pour les familles monoparentales […]" Et la même d’épingler un hiatus entre le discours de la co-présidente d’Écolo et les préoccupations des ministres verts de l’exécutif bruxellois. "Sacraliser une friche pour ceux qui ont du temps pour les potagers collectifs et pour répertorier de nouvelles sortes d’abeilles, je ne suis pas certaine que tout le monde chez Écolo partage cette ligne-là."