Bea Diallo, ministre guinéen... en partie depuis Bruxelles: "Je pense rester environ une semaine par mois en Belgique"

"Des jeunes quittent la Guinée avec des risques de mourir en Méditerranée ou de devenir esclave en Libye. Je viens pour accompagner ces jeunes, pour les stabiliser dans leur pays d'origine", nous explique par téléphone depuis la Guinée le mandataire belgo-guinéen, qui a été député régional bruxellois pendant une quinzaine d'années.

Mais chose pour le moins surprenante : Bea Diallo occupera la fonction de ministre guinéen… depuis Ixelles, du moins partiellement grâce aux possibilités du télétravail. "Je ne quitte pas la Belgique. Je vais certes m'installer en Guinée, mais ma famille reste en Belgique. Je pense rester environ une semaine par mois en Belgique."

Actuellement en Afrique, Bea Diallo revient à Bruxelles ce vendredi pour remettre sa démission en bonne et due forme aux instances communales ixelloises… avant d'être intronisé ministre guinéen mardi prochain. La mission du socialiste devrait durer "entre quinze mois et deux ans". Le but : "clarifier le fichier électoral, réviser la constitution et les institutions, remettre des bases pour le bon fonctionnement du pays". Après quoi, un retour sur la scène bruxelloise n'est visiblement pas exclu.

Ce mercredi, des critiques ont cependant été exprimées du côté libéral, et en particulier par la voix du député fédéral Denis Ducarme (MR). Invité ce jeudi sur les ondes de DH Radio, l'ancien ministre a jugé "stupéfiant" ce départ pour dans un exécutif installé à la suite d'"un coup d'État produit par des militaires". "Ahmed Laaouej le félicite, le bourgmestre Écolo de la ville d'Ixelles (Ndlr : Christos Doulkeridis) la main sur le cœur se réjouit pour son ancien collègue alors que c'est un gouvernement mis en place après un coup d'État !"

Ce à quoi Bea Diallo répond : "On peut critiquer, mais je prends mes responsabilités. Je veux mettre mon expérience au service du pays et faire en sorte que les Guinéens s'épanouissent en Guinée".