Coup de théâtre à Etterbeek : la commune construit une piste cyclable monodirectionnelle sur l’avenue de Tervueren

Ce chantier impromptu fait suite à une ordonnance de police prise vendredi par le bourgmestre d'Etterbeek, Vincent De Wolf (MR). "Il y a de plus en plus de cyclistes qui circulent, d'enfants, de vélos cargo… La situation devient dangereuse et il fallait prendre une mesure", assène le libéral.

La piste cyclable tracée en rouge vif (et pas en ocre comme les nouvelles voies cyclables régionales) est prévue pour une période d'"essai". Des séparateurs physiques et des coussins berlinois devraient également être installés.

Frictions avec la Région

Selon le mayeur, les engagements de la Région dans le dossier n'ont pas été respectés. En 2020, Etterbeek marque en effet son accord pour la mise en place de la piste bidirectionnelle proposée par la Région… à condition cependant que cette solution soit temporaire et que les démarches du réaménagement global de l'avenue soient lancées dans la foulée. "On est mi-novembre, il n'y a rien", s'impatiente le premier citoyen etterbeekois, qui a donc pris une mesure motivée par sa prérogative de sécurité sur son territoire.

Une rencontre entre Vincent De Wolf et la ministre Elke Van den Brandt (Groen) a eu lieu sur le temps de midi. Du côté du cabinet ministériel, on juge "surprenante" la décision d'Etterbeek et on dit "comprendre l'impatience" par rapport au projet plus global. "Un réaménagement définitif prend du temps : il faut mettre en place un projet durable qui correspond à chacun. Le projet a cependant été bloqué par Woluwe-Saint-Pierre".

En discutant avec les différentes parties, on comprend vite qu'une question attise les débats et bloque visiblement le dossier : le parking. "On est opposé à supprimer les places de parking, nécessaires pour les riverains", déclare sans détour le bourgmestre sanpetrusien Benoît Cerexhe (CDH), qui applaudit le choix etterbeekois de pistes monodirectionnelles. "Ce qui se passe à Etterbeek montre la difficulté des communes de se faire entendre auprès des instances régionales."

Le Gracq défavorable, des riverains favorables

Du côté du Gracq, on se dit "surpris" de la construction des pistes. "Le vaudeville continue", soupire Florine Cuignet, chargée de politique bruxelloise du Groupe de Recherche et d'Action des Cyclistes Quotidiens. L'organisation privilégie le scénario d'une piste "bidirectionnelle" côté etterbeekois, notamment par souci de cohérence avec les installations en amont et en aval.

Le comité Tervueren-Montgomery en revanche, "salue et soutient l'initiative communale d'Etterbeek", et rappelle son opposition au projet de piste cyclable bidirectionnelle...