Des agents blessés "au nom de libertés": retour sur un dimanche noirci par des émeutiers à Bruxelles
Plus de quarante arrestations et au moins trois policiers blessés.
Publié le 21-11-2021 à 21h21 - Mis à jour le 22-11-2021 à 20h09
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/RT3ARMUVTNA5LJAGRVC6CYUNRQ.jpg)
Environ 35 000 personnes se sont rassemblées dimanche à 13 h devant la gare du Nord de Bruxelles pour la manifestation "Ensemble pour la liberté". Les participants voulaient avant tout protester contre le pass sanitaire, qu’ils estiment être un facteur de division dans la société.
Beaucoup de personnes sont venues protester simplement, sans pancarte. Des messages étaient cependant visibles comme "La peur est un mauvais moteur" ou encore "Non au pass". Le mot "liberté" a été scandé à de multiples reprises par des manifestants. "Nous dénonçons les mesures restrictives de liberté, qui n'ont pas constitué une solution structurelle pour les soins de santé ", ont défendu les organisateurs dans leur communiqué. Le mot d'ordre de cette mobilisation est "Ça suffit !".
"Nous avons réuni toutes les organisations belges qui militent pour la paix en cette période de crise", s'est réjoui Ezra, " On voulait former une grande famille pour défendre ensemble la démocratie. Nous sommes fiers d'avoir uni autant de personnes. Cependant, nous ne cautionnons pas les violences qui ont eu lieu aujourd'hui et nous nous en distancions ."
En fait, la manifestation s’est déroulée sans incident dans un premier temps, mais l’atmosphère s’est tendue en cours d’après-midi. Il y a eu des confrontations, virant à l’émeute, entre la police et des manifestants.

" La police a fait usage de l'arroseuse et de gaz lacrymogène vers 14 h 45 à l'endroit où le cortège devait quitter l'avenue des Arts et tourner dans la rue Joseph II, contre des manifestants ayant lancé des feux d'artifice vers les policiers et voulant continuer à avancer tout droit sur la petite ceinture ", selon la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles Ilse Van de keere. L'arroseuse a de nouveau été employée peu avant 17 h au niveau du rond-point Schuman car il y aurait eu des jets de projectiles pyrotechniques. "Des gens ont cherché la confrontation avec la police", a motivé Ilse Van de keere. Des débordements ont aussi été signalés du côté de Schuman et Madou.
Des fumigènes et pétards ont été allumés par des émeutiers. Tout comme l’ont été des feux en pleine rue. Les vitres d’un bureau de poste ont été brisées.
Par ailleurs, des manifestants ont escaladé ou renversé des échafaudages et des conteneurs de chantier. Des images vidéo montrent comment des vitrines et des vitres de voitures ont été brisées notamment avec des panneaux de signalisation. Dans la rue Joseph II, un grand incendie a été allumé avec des matériaux de construction et des déchets : sacs-poubelle, cartons et palettes brûlés au milieu de la route.
En début de soirée, la police avait procédé à 42 arrestations administratives et deux arrestations judiciaires. Un total qui devait encore évoluer en cours de soirée. À ce moment-là, on dénombrait plusieurs policiers blessés, au moins trois. Et trois véhicules de police ont été dégradés. Un émeutier a aussi été blessé, un feu d’artifice lui a explosé dans la main.
La plupart des personnes se sont dispersées peu après leur arrivée dans la petite rue de la Loi, mais quelques milliers de personnes étaient encore sur place à 17 h, heure de dispersion prévue. La police a alors annoncé sur Twitter qu’elle allait commencer à procéder à des arrestations. Les policiers ont commencé à pousser et à regrouper les participants qui restaient dans le parc du Cinquantenaire.
Le bourgmestre de la Ville de Bruxelles "condamne fermement les fauteurs de troubles" . "J'ai donné l'instruction de procéder à des arrestations et d'analyser les vidéos", a écrit sur Twitter Philippe Close.