En 2030, il manquera jusqu’à 55 000 kots à Bruxelles
Publié le 27-04-2022 à 11h42 - Mis à jour le 27-04-2022 à 11h43
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Nicolas et Henry habitent ensemble, avec cinq autres étudiants, dans une colocation de Saint-Gilles. L'un termine son bachelier, l'autre entame son master. Accoudé à un rebord de fenêtre dans son auditoire, Nicolas confie : "Je commence à regarder à des logements pour l'année prochaine, je voulais habiter seul, mais c'est hors de prix." Le jeune homme optera donc pour une colocation, par défaut. Henry, lui, aurait aimé rester à Saint-Gilles ou Ixelles, dans une petite colocation, il était prêt à porter son loyer à 450 euros, soit 50 de plus que ce qu'il paye actuellement. "Mais, à prix là, je n'ai littéralement rien trouvé dans ces deux communes."
L’histoire de Nicolas et d’Henry est d’une cruelle banalité à Bruxelles, où 79 % des étudiants estiment que les loyers sont trop élevés. Un problème conséquent, 100 000 personnes étant étudiantes à Bruxelles.
Des logements de plus en plus chers
C’est l’association Brik, qui facilite l’accueil et l’hébergement d’étudiants à Bruxelles, qui a sonné l’alarme à travers un manifeste ce mardi matin. Elle estime que Bruxelles n’est pas prête à héberger les 55 000 étudiants supplémentaires prévus d’ici 2030, et fait état d’une pénurie de 20 000 à 50 000 chambres.
À qui la faute ? Ni Brik ni perspective.brussels ne peut pour l'instant l'avancer clairement. Mais elles s'accordent pour dénoncer un prix trop élevé. "En moyenne, un étudiant paye 490 euros par mois pour une chambre, hors frais. C'est 5 à 20 % de plus que la moyenne belge", dénonce Brik dans son manifeste. Et la situation ne semble pas tendre vers le mieux. À Bruxelles, une chambre avec sanitaire coûte 475 euros (380 en Wallonie), 580 pour un studio (435 pour les Wallons). "Les nombreux grands projets s'adressent principalement au segment du marché plus cher et comprennent essentiellement des studios et des chambres sanitaires privées", explique Brik, ce qui influencera le prix. Deuxième argument, le manque de clarté administrative entre les règles régionales et communales concernant le logement étudiant. Ce manque de clarté favoriserait la création de logements plus grands, plus chers, et donc avec moins de chambres.
La loi du marché est inefficace
À Bruxelles, la loi du marché ne fonctionne donc pas pour le logement, "une des premières étapes sera de cibler l'offre et la demande ", explique perspective.brussels, et Nawal Ben Hamou (PS) annonçait il y a peu vouloir "ouvrir un dialogue" sur les loyers bruxellois, avec des prix plafonds envisageables. Cependant, rares sont les étudiants qui ne trouvent pas de logement, les colocations privées sont souvent préconisées, réduisant de facto l'offre pour les familles.
Un budget moyen mensuel tout compris est de 676 euros pour un mois en tant qu’étudiant. Il reste donc 200 euros par mois à un étudiant classique pour toutes les dépenses hors loyer. C’est le cas d’Henry et de Nicolas, qui n’ont rempli la cuve à mazout que de moitié cette année à cause de la flambée des prix, malgré le fait d’avoir pris un job, comme 45 % des étudiants bruxellois.