Fedasil qualifie d'"inhumaine" la décision de Molenbeek d'évacuer le home Sebrechts : de Moor dit "ne pas comprendre" la décision de Moureaux
"En 20 ans chez Fedasil, je n'ai jamais rien vu de tel."
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Publié le 17-05-2023 à 15h59
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La commune de Molenbeek a commencé à évacuer un centre d'accueil qui héberge 438 demandeurs d'asile sur son territoire mercredi. L'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile Fedasil a refusé de participer à cette expulsion, qualifiant la décision de la bourgmestre Catherine Moureaux (PS) d'"inhumaine".
Le centre, situé sur l'avenue François Sebrechts à Molenbeek-Saint-Jean, avait été ouvert pour accueillir des réfugiés ukrainiens de façon temporaire l'année dernière. Il avait ensuite servi pour reloger des exilés dans le cadre de la crise de l'accueil.
"La police est actuellement présente au cinquième étage du bâtiment, où se trouvent les chambres des résidents", note Mieke Candaele, directrice de la communication chez Fedasil. "Les demandeurs d'asile se sont enfermés, ce qui a conduit les policiers à sceller les portes de l'extérieur."
"Cette situation est sans précédent. En 20 ans chez Fedasil, je n'ai jamais rien vu de tel", affirme Mieke Candaele. "Ces personnes sont totalement innocentes et deviennent les victimes d'une situation sur laquelle elles enfin le n'ont pas de prise. C'est inhumain."
"Nous n'avons aujourd'hui pas de places d'accueil excédentaires"
Les tensions entre Molenbeek et Fedasil à ce sujet ne sont pas nouvelles. L'ouverture du centre il y a un an a "mis la commune en énorme difficulté", selon Catherine Moureaux, pour qui la situation socio-économique et financière de Molenbeek n'a pas été prise en compte.
La bourgmestre avait été jusqu'à contester l'installation du centre devant les tribunaux et avait obtenu gain de cause en août dernier, dans un jugement qui obligeait Fedasil à quitter le bâtiment pour des questions d'urbanisme.
En janvier 2023, l'agence fédérale avait alors déposé une demande de permis d'urbanisme, afin de pouvoir officiellement réaffecter l'ancienne maison de repos dans laquelle avait provisoirement été installé le centre. "Notre requête est en cours d'analyse auprès de la Région. Une situation dangereuse a été créée face à cette attente. Nous devons résoudre ce problème, mais pas de cette manière."
"Nous n'avons aujourd'hui pas de places d'accueil excédentaires, ce qui implique que nous n'avons pas la possibilité de fermer des centres", a quant à elle réagi la secrétaire d'État à l'Asile et la Migration Nicole de Moor (CD&V). "Nous avons récemment collaboré de façon positive avec la commune de Molenbeek, notamment dans le cadre de l'évacuation de la zone autour du Canal. Je ne comprends donc pas la décision de la bourgmestre d'évacuer le centre de l'avenue Sebrechts."