Demandeurs d’asile de Flagey: 80 places d’accueil débloquées par la région, "le fédéral n’a encore une fois pas pris ses responsabilités”
“Face aux défauts du fédéral”, la région bruxelloise a trouvé une solution d’accueil pour les demandeurs d’asile de Flagey.
- Publié le 16-09-2023 à 19h51
:focal(1795x1205:1805x1195)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/X5T7UP5VJRAHPHBMUUM3KD6B4M.jpg)
Ce vendredi, un camp de 80 tentes s’est installé place Sainte-Croix, juste à côté de la place Flagey à Ixelles. Soutenus par plusieurs associations et collectifs citoyens, les demandeurs d’asile réclamaient une solution d’accueil durable (légalement obligatoire au regard leur statut).
La nuit de vendredi à samedi fut agitée à Flagey. Une bagarre a éclaté vers 6 h avec “des personnes toxicomanes extérieures au camp”, nous expliquait une source sur place ce samedi matin. “Plusieurs personnes (6 au total) ont été blessées et hospitalisées.”
Lors de la bagarre de samedi matin, deux personnes ont été arrêtées administrativement par la police et placées en centre fermé par l’Office des étrangers, selon de Bruzz. Nicole de Moor (CD&V), Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, explique à nos confrères que ces personnes avaient reçu une décision de refus de leur demande.
La police a passé une grande partie de la journée de samedi sur place. Mobilisée aussi toute la journée, la bourgmestre faisant fonction d’Ixelles, Audrey Lhoest (Ecolo), a pu proposer une solution vers 18 h 30.
”La région, par le biais des cabinets du ministre président Rudi Vervoort (PS) et du ministre Alain Maron (Ecolo) a trouvé un site en dur et a ouvert 80 places, soit le nombre de demandeurs présents à Flagey. La solution est disponible dès ce samedi soir et pourra durer un mois minimum.” Le lieu exact n’est pas communiqué pour le moment. “C’est Bruss’help qui assurera la coordination et Umbrella Refugee qui assurera l’encadrement.”
Sur place, les demandeurs d’asile ont accepté l’offre malgré certaines négociations. Ceux ayant droit à l’hébergement par le fédéral craignent de retourner à la rue une fois la solution régionale expirée. Finalement, ceux ayant ce statut ont eu des garanties supplémentaires. Vers 19h30, un bus avait déjà emmené une partie des demandeurs dans leur nouvel hébergement.
Le collectif, Stop Crise Accueil rappelle que “c’est la région qui a trouvé une solution. Le fédéral (qui a la compétence de l’accueil des demandeurs d’asile) n’a encore une fois pas pris ses responsabilités. La solution n’est pas pérenne et il reste toujours beaucoup d’autres personnes à loger."
”Nicole de Moor continue de laisser consciemment des milliers de personnes à la rue,” déclare un participant au camp.
Du côté de la région, le constat est partagé : “une fois de plus, ce sont la Région et les communes bruxelloises qui prennent leurs responsabilités face aux défauts du fédéral,” commente le cabinet Maron.
Les collectifs présents sur place ont prévu de continuer leurs opérations de sensibilisation ce dimanche à Flagey.