Une centaine de personnes installent un campement sauvage sur la place Flagey en soutien aux demandeurs d’asile
L’action est soutenue par un large front associatif.
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- Publié le 16-09-2023 à 10h54
- Mis à jour le 16-09-2023 à 14h07
Le contraste était flagrant, ce vendredi à 18 heures sur la place Flagey avec, d’un côté, la terrasse du Belga bien remplie et, de l’autre, 87 tentes qui jonchaient le parvis de l’église. C’est là que des demandeurs d’asile soutenus par des citoyens, mais aussi un large réseau associatif et syndical (FGTB, MOC, Ciré, et autres) ont décidé de camper afin de “visibiliser les nombreuses personnes encore en rue”, glisse Alexiane Falisse, porte-parole de la campagne “Stop crise de l’accueil”.
L’action intervient peu après la décision de la secrétaire d’État à l’Asile et la Mirgation, Nicole De Moor (CD&V), de ne plus accueillir les hommes seuls dans le réseau d’hébergement Fedasil. Une décision cassée par le Conseil d’État cette semaine, mais que la Secrétaire d’État n’entend pas prendre en compte.
Plusieurs prises de parole se sont succédé, fustigeant Nicole De Moor mais également tout le gouvernement pour sa gestion de la crise migratoire. “On ne peut pas accepter de vivre dans un État qui ne respecte pas la loi, martelait entre autres le président de la FGTB, Thierry Bodson, déplorant que les partis courent après le populisme et l’extrême droite.”

Négociations difficiles
Dans la soirée, les négociations entre les soutiens des demandeurs d’asile et la commune se sont corsées. L’équipe du bourgmestre Doulkeridis (Ecolo), descendu plus tard sur place, déplorait d’avoir été mis sur le fait accompli et dépeignait une situation “ingérable” avec un tel nombre de tentes. Les soutiens aux demandeurs d’asile préconisaient, eux, un “gel des tentes” pour le week-end, assurant que le camp ne grossirait pas d’ici lundi, date où ils pouvaient espérer trouver des solutions pour une partie des 2 000 personnes encore sur la liste d’attente d’un hébergement (normalement obligatoire) par l’État. Il aurait également fallu composer avec l’Église locale, qui n’était pas favorable à l’instauration d’un camp sur le pas de sa porte, selon le collectif.

"Une fois de plus les communes, surtout celles qui assument déjà plus que d'autres, héritent des drames humains liés à celles qui ceux qui renoncent à prendre leur responsabilité au niveau fédéral", déclare Christos Doulkeridis, bourgmestre d'Ixelles.
Après moult négociations, c’est finalement ce dernier scénario qui aura été choisi. “On continue de demander une solution de logement et on va faire pression sur Écolo et PS (la majorité locale, NDLR) dans ce sens”, concluent les soutiens.