"Un besoin collectif indubitable"
- Publié le 11-05-2009 à 00h00
"La flambée des prix en BW, est telle que les jeunes ont des difficultés à se loger, même s’ils ont des revenus relativement confortables, constate le MR Jacques Otlet. Si les jeunes ne savent plus y venir, on y trouvera plus que des vieux riches. Il faut qu’une entité sociale se compose de toutes les strates... Le logement est un besoin collectif indubitable. Et dès lors que le secteur privé ne répond pas à ce besoin collectif, le secteur public doit prendre le relais." Lors de la législature précédente, le ministre Daerden a été régulièrement interpellé sur la situation du BW, continue M. Otlet, 7 e effectif. "Il nous disait que nous avions raison de signaler ces difficultés, mais ne faisait rien. Quant à Antoine, il est du Brabant wallon. Mais il a pris tellement de responsabilités, qu’il n’a pas toujours consacré l’énergie qu’il eut fallu au problème. Mais il n’avait que 5 ans devant lui. Il avait beaucoup de retard sur le dos, et un budget limité. Mais je dois avouer qu’Antoine a été un meilleur ministre du logement que Daerden ." Il salue le plan d’ancrage même si "l es procédures sont très longues, et il n’est pas facile de rentrer dans les budgets alloués aux constructions. Mais les sociétés de logement sont toutes terriblement motivées". Le prêt tremplin "est une bonne idée, mais il y a un effet d’annonce. Est-ce que le gouvernement sera prêt à mettre les crédits suffisants ? Les premiers servis seront contents, mais après "
Pour M.Otlet, les pouvoirs publics doivent investir massivement dans le logement public (social, moyen ), ce qui permettrait aussi de redynamiser l’économie. "Au rythme actuel, pour absorber les listes d’attente, en BW, il y en a pour 20 ans, en imaginant que plus personne ne s’inscrit ! On a laissé de côté le BW pendant plusieurs années en disant "ils sont riches". Maintant, il faut matraquer, y aller très fort : il faudrait 2000 logements sur le marché dans les 5 ou 6 ans qui viennent en BW." Cependant, l’argent public ne serait pas forcément nécessaire. Celui qui est aussi président de la société de logement social IPB préconise le modèle scandinave, où les sociétés de logements publics mettent en location leurs biens construits à prix de revient.
"Ce que je demande, c’est que les pouvoirs publics, au lieu de subventionner les briques, subventionnent le terrain. Il faut construire en masse et ne plus être dépendant d’un subside régional pour construire. Pour les investissements, les sociétés pourraient faire des partenariats avec le privé si elles le souhaitent, mais devraient mettre un nombre de logements déterminé (programmé par le gouvernement wallon) sur le marché. Une fois construits, on les met en location au prix de revient. Ce qui se complète d’une aide à la personne, via des chèques-logements. Il faut radicalement modifier le système ." M. Otlet veut aussi encourager l’accès à la propriété. L’IPB a ainsi proposé à tous ses locataires d’acquérir leur logement social : 80 dossiers sont en cours de réalisation. Il doute cependant que la pression foncière du BW diminue grâce au logement public, "mais une population est laissée sur le côté et il faut la prendre en compte. La bonne formule, c’est de leur offrir un logement à prix raisonnable, qui leur permet d’épargner et d’emprunter, pour acheter par la suite". Le MR souhaite aussi faciliter l’accès à la propriété en intensifiant notamment les mécanismes mis en place par la Régie Foncière et l’IBW afin de permettre aux jeunes de faire une première acquisition à prix préférentiel. Il veut augmenter l’offre de logements sociaux sans imposer de quota par commune "qui ne tiendrait pas compte de l’accessibilité aux transports en commun et aux commerces". Pour M. Otlet, ce refus n’est pas une façon d’échapper au logement public : plutôt que des sanctions financières qui seraient peu convaincantes pour les communes qui ont les moyens, "il faut plutôt convaincre directement les autorités communales". Le meilleur argument, selon lui : garantir une priorité d’accès à la population locale.