Gîtes et auberges : le bio a la cote
Un premier \"é-cogite\" devrait être construit au Péry, à la place de l’ancienne salle des fêtes de Pierreuse. Il serait le premier lieu résidentiel et pédagogique en Wallonie construit sous le standard passif et respectant les règles d’éco-construction. Une demande de permis d’urbanisme a été déposée il y a deux semaines. Si la Ville délivre le permis, l’é-cogite devrait commencer les travaux en novembre prochain, afin d’ouvrir ses portes dès l’été 2010.
- Publié le 02-07-2009 à 00h00
Un premier "é-cogite" devrait être construit au Péry, à la place de l’ancienne salle des fêtes de Pierreuse. Il serait le premier lieu résidentiel et pédagogique en Wallonie construit sous le standard passif et respectant les règles d’éco-construction. Une demande de permis d’urbanisme a été déposée il y a deux semaines. Si la Ville délivre le permis, l’é-cogite devrait commencer les travaux en novembre prochain, afin d’ouvrir ses portes dès l’été 2010.
À l’origine du projet, on trouve l’ASBL "E-cogite", une toute jeune association comptant quatorze membres, présidée par Corentin Hecquet. "Notre but, c’est de montrer que l’on peut habiter la terre autrement", souligne ce dernier.
L’architecte, Gaetan Quinet, explique : "Le projet est constitué autour de quatre grands axes, qui sont l’énergie, l’écologie, l’évolutivité et la biodiversité. C’est un projet résolument moderne, qui dépasse les critères de la Région wallonne en termes de passivité et d’isolation. Il faut savoir qu’il consommera presque 80 % d’énergie en moins qu’un bâtiment classique. De plus, nous favoriserons les matériaux locaux et écologiques".
Le gîte sera donc écologique, mais aussi pédagogique. "Nous voulons permettre à tous, et particulièrement aux enfants, de découvrir un autre mode vie", précise Corentin Hecquet. Le site devra permettre à de nombreuses classes de venir découvrir "la nature en ville", notamment grâce à son jardin didactique, conçu pour observer la faune et la flore. Grâce à un système de caméras reliées à des écrans à l’intérieur du bâtiment, les visiteurs pourront observer la vie des hérissons, des hirondelles et autres chauves-souris. "I ls pourront également s’initier au compostage et au jardinage biologique. Nous leur expliquerons ce qu’est un puits canadien, une toiture végétale, bref, ils apprendront l’écologie", continue le président de l’ASBL.
Mais ce qui a de quoi ravir les bambins soulève quelques craintes chez les riverains. Pierre Fontaine, chercheur en développement territorial à l’ULg, fait partie des voisins directs : "Il y a trois éléments qui m’inquiètent dans ce projet. Tout d’abord, le fait que le site soit classé. Est-ce respecter le lieu que d’y imposer ce bâtiment de 350 m² ? Ensuite, il y a les nuisances sonores. Le quartier a une acoustique particulière, avec une résonance très forte. Comment éviter les bruits inhérents aux activités proposées par le gîte ? Enfin, il y a le problème de la mobilité. Ce projet provoquera un afflux de véhicules dans un quartier qui est déjà saturé. On n’est pas dans une zone où l’on peut se permettre ce type d’activité, c’est mettre un éléphant dans un magasin de porcelaine".
Corentin Hecquet se veut rassurant : "On défend une mobilité douce, avec tarifs préférentiels pour les usagers des Tec. Et puis, si on n’essaye pas, personne ne saura jamais".