Dernière ligne droite pour le ring d’Anvers

L’échéance approche dans le dossier de l’achèvement du ring d’Anvers. Le 27/9, le ministre-Président Kris Peeters (CD&V) fera son discours de rentrée au Parlement flamand et il a promis à plusieurs reprises une solution pour cette date au plus tard.

P.G.
Dernière ligne droite pour le ring d’Anvers
©BELGA

L’échéance approche dans le dossier de l’achèvement du ring d’Anvers. Le 27/9, le ministre-Président Kris Peeters (CD&V) fera son discours de rentrée au Parlement flamand et il a promis à plusieurs reprises une solution pour cette date au plus tard. La décision finale pourrait même être annoncée dès le début de la semaine prochaine.

Le gouvernement flamand s’est longuement réuni jeudi soir et les positions des uns et des autres - singulièrement celles de la N-VA et du SP.A - semblaient encore bien éloignées. Mais la perspective du remplacement des socialistes par les libéraux de l’Open VLD est, pour l’instant, démentie par tous. Et à l’heure d’écrire ces lignes, quatre solutions semblent encore sur la table: un grand pont, des tunnels, des tunnels "en tranchée" et une combinaison pont-tunnel.

Les deux premières options ont fait l’objet d’une "double décision" du gouvernement flamand le 30 mars dernier. A cette date, l’équipe de Kris Peeters est parvenue à un accord politique stipulant que ce serait l’option tunnels si c’était techniquement réalisable, si cela ne coûtait pas plus cher qu’un pont et si les travaux ne duraient pas plus longtemps.

Deux des trois partenaires du gouvernement flamand sont clairement divisés sur la question. La N-VA est pour le pont (qui est, en fait, le projet initial du gouvernement flamand, un viaduc à trois branches et deux tabliers baptisé "Lange Wapper"). Le SP.A défend les tunnels. Le CD&V pencherait a priori pour le pont, mais se positionne moins en pointe sur ce dossier. Le scénario du "Lange Wapper" a en outre été rejeté par 59 % de la population anversoise lors d’un référendum en octobre 2009.

Enfin, le principe même de la double décision n’a pas laissé d’étonner depuis le début : comment imaginer que, sur un tracé donné, un tunnel puisse coûter moins cher et être construit plus vite qu’un pont ?

Six mois plus tard, plus personne ne remet en question la faisabilité technique des tunnels. La solution envisagée impliquerait le creusement de quatre tunnels successifs. Par contre, on s’escrime sur la question du coût. Concrètement, sans tenir compte du coût des expropriations - qui est comparable dans tous les cas de figure et ne représente que 2 à 3 % du coût des travaux - le "Lange Wapper" coûterait 2,8 milliards d’euros. Les quatre tunnels coûteraient 800 millions de plus, soit 3,6 milliards.

C’est là qu’entre en scène le troisième scénario, baptisé "Cut and cover". Pour construire les tunnels, au lieu d’aller sous la surface, on creuserait une tranchée qui serait ensuite recouverte. On arriverait alors à un montant intermédiaire : 3,25 milliards, soit un surcoût de 450 millions. Mais le SP.A aurait mis sur la table jeudi soir une étude n’évaluant ce surcoût qu’à 220 ou 230 millions.

Enfin, vendredi matin, la "Gazet van Antwerpen" évoquait une quatrième piste, baptisée "Paperclip" ("attache-trombone"). Dans ce scénario, on construirait un "Lange Wapper" plus court suivi de tunnels en tranchée. Avantage: le pont ne surplomberait plus que les docks et non les quartiers résidentiels, ce qui combinerait les avantages du pont (moins cher) et des tunnels (moins de nuisances). Mais de nouvelles études d’impact seraient nécessaires et il pourrait ne s’agir que d’un plan sur la comète de plus : il semble que ce scénario n’était pas sur la table des négociateurs jeudi soir.

Reste que choisir l’une des deux premières options reviendrait à perdre la face au moins pour l’un des partenaires de l’exécutif flamand.

Encore auréolée de sa victoire aux législatives en juin dernier et ayant a priori d’autres chats à fouetter, la N-VA peut peut-être se le permettre. Pour le SP.A, dans la ville de Patrick Janssens, c’est une autre affaire.

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