Deux enfants pris par erreur pour des voleurs à Rhode-Saint-Genèse
La police a arrêté un frère de 9 ans et sa sœur de 12 ans en pensant qu’il s’agissait de rôdeurs. Plainte a été déposée au Comité P.
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Publié le 30-03-2022 à 11h25
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L’histoire est rocambolesque. Il était 13 h dimanche dernier lorsque quatre policiers se sont présentés aux différentes habitations d’un quartier paisible de Rhode-Saint-Genèse pour indiquer que des cambrioleurs rôdaient dans les alentours. Les habitants ont eu l’ordre de fermer leurs portes et fenêtres et de rester vigilant.
"À ce moment-là, mon fils de 9 ans et sa sœur de 12 ans étaient en route pour aller chercher une boisson dans une pompe à essence située au bout de la rue. Il faisait beau, il y avait du monde dans la rue, tous les voisins étaient dehors. Il n'y avait donc pas de danger", se remémore Florence, nom d'emprunt. "Nous n'étions évidemment pas rassurés à l'idée que des rôdeurs traînaient dans le quartier et mon mari a donc arrêté son barbecue pour aller chercher les deux petits."
Mais une fois arrivé à la station essence, c'est la stupeur. La vendeuse indique n'avoir vu aucune trace des enfants. "Mon mari m'appelle en panique et me dit que les enfants ont disparu. Les policiers étaient toujours dans la rue et je m'adresse à eux pour leur faire part de notre inquiétude. En panique, je m'imagine le pire, que mes enfants ont été kidnappés par les rôdeurs. On vit dans un monde de fous, on ne sait jamais ! Mais quelques instants plus tard, le policier, très gêné, m'indique que ses collègues ont arrêté mes enfants en pensant qu'il s'agissait des cambrioleurs", poursuit-elle.
Pendant ce temps-là, les enfants étaient emmenés au commissariat pour procéder à une vérification de leur identité. "Durant tout le trajet, mon fils n'a cessé de répéter l'adresse précise et son nom de famille, mais rien n'y a fait. Ils ont été embarqués de force. Il a une marque sur son bras. Ma fille est malvoyante et épileptique. Elle avait sa main en bouche pour prévenir tout risque de crise, qui peut se déclencher en cas de choc psychologique."
Les enfants ont finalement été reconduits à leur domicile. " La police, très gênée, leur a offert des goodies. Mais on ne compte pas en rester là et nous avons porté plainte au Comité P. Ce qui s'est passé est très grave", poursuit Florence.
En réalité, le petit garçon scolarisé à l'école du Berlaymont faisait du porte-à-porte en se rendant vers la station essence pour récolter des sous dans le cadre d'une marche parrainée au profit d'une association au Congo. "Il était clairement indiqué sur un fascicule qu'il s'agissait d'une action caritative pour l'école du Berlaymont, avec le logo de l'école. Il n'y avait pas la moindre ambiguïté ! La fille du voisin a ouvert la porte et, lui, entendant le discours de mon fils, a cru qu'il s'agissait d'une arnaque et a directement appelé la police", poursuit Florence.
Il semble donc que cette intervention soit due à un malheureux concours de circonstances. "Mes enfants n'ont pas fermé l'œil de la nuit. ils ne voulaient pas sortir ni aller à l'école. On a essayé de dédramatiser la situation mais rien n'y fait. J'ai été contactée par l'éducatrice de ma fille, scolarisée à l'Irsa (Institut royal pour sourds et aveugles, NdlR) qui me demandait ce qu'il s'était passé ce week-end car elle était en pleurs", ajoute-t-elle.
Contacté, Pierre Rolin, bourgmestre de Rhode-Saint-Genèse et président de la zone de police, confirme que la police est intervenue suite au signalement d'un voisin. "Le voisin a cru qu'il s'agissait d'un vol organisé, sur base d'un mode opératoire bien connu où des enfants se faufilent pour ouvrir à des complices", explique Pierre Rolin, selon qui l'intervention s'est faite dans le calme. "Une enquête pourrait toutefois être ouverte s'il s'avère que l'intervention était disproportionnée. "