Les vols dans les cimetières se multiplient: les bandes itinérantes délaissent le cuivre ferroviaire
Les cimetières des villages de Ville-Pommeroeul, Sirault, Péruwelz, Saint-Ghislain, Quevaucamps, Ellignies-Sainte-Anne, Stambruges ont récemment reçu la visite non pas de vandales mais de voleurs.
- Publié le 10-01-2018 à 15h20
- Mis à jour le 10-01-2018 à 17h35
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Les cimetières des villages de Ville-Pommeroeul, Sirault, Péruwelz, Saint-Ghislain, Quevaucamps, Ellignies-Sainte-Anne, Stambruges ont récemment reçu la visite non pas de vandales mais de voleurs.
Ils ont dérobé des croix et des ornements métalliques, pillant plusieurs centaines de sépultures ont ainsi été pillées. Selon le commissaire David Deladrier, chef de corps de la zone de police Leuze-Beloeil, les voleurs pourraient être les membres d’une bande organisée itinérante.
Ces voleurs auraient délaissé les voies de chemin de fer car les câbles de cuivre sont progressivement remplacés par des matériaux moins intéressants pour eux.
Les zones de police concernées ont ouvert une enquête mais elles disposent de peu d’indices. Les familles préjudiciées ont été invitées à se manifester auprès de leur commissariat. On leur conseille de prendre des photos des dégâts commis. La surveillance des cimetières a été renforcée.
Bandes itinérantes
L’émoi suscité par ces vols est grand au sein de la population. “S’en prendre à des morts, c’est inimaginable”, commentent les proches des défunts qui ne veulent toutefois pas que les autorités communales ferment les cimetières. Installer des caméras de surveillance? Ce serait hors de prix nous indique-t-on.
En réalité, ce qui s’est passé dans les localités hennuyères participe d’un phénomène bien plus large. De longs mois durant, des vol de câbles ont été perpétrés le long des voies ferrées belges. Des bandes de voleurs ont été démantelées à plusieurs reprises. Souvent, elles étaient composées de ressortissants de pays de l’est de l’Europe.
Les groupes d’auteurs itinérants ont fait leur apparition en Belgique à la fin des années 90. A l’époque, ils se signalaient surtout par des cambriolages en série dans les habitations, les commerces et les entreprises, et par des vols commis à l’aide de voitures béliers. Ces bandes agissaient de façon très organisée et montraient de l’intérêt pour l’argent et les biens faciles à écouler sur les marchés de recel illégaux et les marchés de seconde main.

Vols d’ail et de champignons
Le phénomène a pris de l’ampleur avec l’élargissement de l’Union européenne et la crise économico-financière avant de changer de nature.
Les auteurs se sont mis à pratiquer le skimming (qui consiste à copier illégalement les données de la bande magnétique d’une carte de paiement); les vols à la tire, spécialités de mineurs d’âge formés dès leur plus jeune âge et que l’on peut considérer comme des victimes de traite des êtres humains; le vol de chargements de camions sur les aires d’autoroutes, par exemple, très en vogue au début des années 2000 avant de connaître une baisse à la fin de la décennie; les vols de métaux qui n’ont cessé d’augmenter parallèlement à l’envol des prix du cuivre sur les chantiers de construction et sur le réseau ferroviaire et désormais dans les cimetières et même sur les façades des églises (à la fin du mois de décembre plusieurs édifices religieux limbourgeois ont été dépouillés de leurs...gouttières)
Mais les bandes itinérantes agissent aussi là où on les attend moins. Ainsi, les vols d’engins de chantiers tournent autour des 400 par an. En France, on a signalé d’importants vols dans des exploitations agricoles. Il y a deux, trois ans, des bandes venues en convois de camionnettes ont écumé les bois de Wallonie à la recherche de… champignons.
Et l’on ne parle même pas des vols de récoltes entières (de pommes de terre, de raisin ou d’ail) qui ont également souvent la France pour théâtre. Ni des descentes de malfrats dans des prés où paissent des vaches ou des moutons qu’ils égorgent et dépècent sur place.