La SDLG enfin en piste !
Rarement, ces dernières années, un dossier liégeois aura été autant "chargé politiquement et symboliquement", pour reprendre une expression de la conseillère communale Christine Defraigne (MR), que celui de l’avenir urbanistique du quartier des Guillemins. Ceci étant dit, on comprend mieux la prudence, voire la réticence, avec laquelle certains des mandataires au fait de ce dossier sensible se sont exprimés hier suite à la deuxième réunion de la nouvelle Société de développement de Liège-Guillemins (SDLG).
Publié le 20-01-2010 à 04h17 - Mis à jour le 20-01-2010 à 15h00
Rarement, ces dernières années, un dossier liégeois aura été autant "chargé politiquement et symboliquement", pour reprendre une expression de la conseillère communale Christine Defraigne (MR), que celui de l’avenir urbanistique du quartier des Guillemins. Ceci étant dit, on comprend mieux la prudence, voire la réticence, avec laquelle certains des mandataires au fait de ce dossier sensible se sont exprimés hier suite à la deuxième réunion de la nouvelle Société de développement de Liège-Guillemins (SDLG).
Pour rappel, cette SDLG, nouvelle mouture, a été portée sur les fonds baptismaux par un décret wallon d’avril dernier, en faisant un dossier d’envergure régionale et redéfinissant les rapports de force. Ainsi, ce qui était au départ et selon un mandataire liégeois "un outil de Michel Daerden", et ce via la Société de leasing et de financement (SLF) dont il est le président empêché, est devenu une structure composée de trois actionnaires que sont précisément la SLF (laquelle a racheté les parts de précédents actionnaires), la Région wallonne et bien entendu la Ville de Liège. Une Ville qui, par l’intermédiaire de son bourgmestre Willy Demeyer (PS), par ailleurs président de la nouvelle SDLG, a repris la main au sein de cette société dont la mission consiste à "rassembler tous les acteurs permettant d’assurer le développement de l’espace immobilier repris dans le périmètre de remembrement urbain (PRU) du quartier des Guillemins".
Ainsi donc, après une première réunion constitutive et informelle il y a un peu plus d’un mois, les différents administrateurs désignés - dix au total sur les quatorze autorisés par les statuts - se sont retrouvés ce mardi pour une réunion qualifiée par un participant de "constructive". Ainsi, selon Bénédicte Heindrichs, chef de groupe Ecolo au Conseil communal et membre de la SDLG, "on a enfin eu droit à un exposé clair, détaillé et précis faisant un état des lieux de la question et envisageant la manière de mettre en œuvre ce qui est prévu". Comment dès lors cela va-t-il s’organiser ? À ce sujet, clause de confidentialité oblige, tant cette dernière que d’autres administrateurs interrogés par nos soins n’en diront pas plus. Tout au plus nous assure-t-on que "les choses avancent" et que "les points de vue s’affirment".
Lors de cette deuxième réunion, il fut aussi question, outre l’examen de divers éléments techniques, de la réponse apportée par la SNCB Holding au courrier, envoyé et rendu public par le bourgmestre-président Willy Demeyer, invitant cette dernière à rejoindre la SDLG. Sur ce sujet, tout le monde s’accorde en tout cas à dire qu’en tant que propriétaire foncier public important - elle serait en effet propriétaire d’un tiers des terrains compris dans le PRU -, il est impératif que la SNCB en fasse partie. Willy Demeyer le reconnaissait lui-même dans son courrier, qualifiant sa participation d’"essentielle" et la SNCB de "partenaire privilégié", et les autres intervenants ne disent pas autre chose. Pour Bénédicte Heindrichs, "la participation de la SNCB est une condition sine qua non à la réussite de cette opération" tandis que sa consœur libérale Christine Defraigne estime qu’"il faut discuter d’urgence tant avec la SNCB ainsi qu’avec Fedimmo" (N.D.L.R. : pour rappel, il s’agit de la société immobilière qui a obtenu le marché de travaux concernant la future tour des finances). Même son de cloche du côté des représentants régionaux Gilles Foret (MR) et Carl Adams (Ecolo) où on juge la participation de la SNCB "indispensable".
Du côté de la SNCB Holding, son président Jean-Claude Fontinoy, lequel a pu s’entretenir à ce sujet le week-end dernier avec Willy Demeyer, dit n’avoir "aucun a priori" au fait d’intégrer cette SDLG, précisant que ce sera au CA de se positionner, mais insiste sur la nécessité d’obtenir des précisions tant sur le plan financier que sur l’aspect sociétal (la SNCB réclame notamment les statuts). Il apparaît donc clairement que la balle est désormais dans le camp de la SDLG, et plus particulièrement de la SLF, qui doit plancher d’ici à la prochaine réunion de la société, prévue début février prochain, sur l’élaboration d’un plan financier digne de ce nom.