Quand on parle du loup
Il y a plus de deux siècles que le loup a disparu de Belgique. Il y a quelques semaines, la découverte, sur les hauteurs de Mittlach, dans la vallée de Munster, des restes d’un jeune cerf manifestement dévoré par un loup (cf. Libre Belgique du 3 janvier 2012), remet d’actualité l’épineuse question de la réintroduction du loup dans nos régions. Le gros problème est que l’animal s’attaque volontiers aux moutons qui, dans les Vosges notamment, depuis la disparition de ce prédateur vaquent à leurs occupations sans être accompagnés de bergers.
- Publié le 16-01-2012 à 04h15
Chronique Il y a plus de deux siècles que le loup a disparu de Belgique. Il y a quelques semaines, la découverte, sur les hauteurs de Mittlach, dans la vallée de Munster, des restes d’un jeune cerf manifestement dévoré par un loup (cf. Libre Belgique du 3 janvier 2012), remet d’actualité l’épineuse question de la réintroduction du loup dans nos régions. Le gros problème est que l’animal s’attaque volontiers aux moutons qui, dans les Vosges notamment, depuis la disparition de ce prédateur vaquent à leurs occupations sans être accompagnés de bergers.
La jeune scientifique française Laetitia Becker, qui étudie les loups dans la taïga russe et s’occupe de leur réintroduction dans leur milieu naturel, considère qu’une des solutions pour éloigner les loups des troupeaux de moutons est de leur faire croire à la proximité de l’homme. Cela grâce à des artifices visuels ou olfactifs, par exemple vaporiser sur les brebis des désodorisants pour voiture [?].
Qu’il y ait eu des loups dans la province de Liège ne fait évidemment aucun doute mais l’article que nous communique un lecteur, Charles Maisin de Nandrin, est particulièrement intéressant à ce sujet. Monsieur Maisin, qui fut administrateur du Royal Saint Hubert Club, avait écrit en 2001, pour la revue "Chasse et Nature", un article basé sur des documents acquis avec son cousin J.Thiry, lors d’une vente publique à Liège. Ces documents originaux, qui sont datés de 1800 à 1814, sont signés notamment par le maréchal Berthier (grand-veneur de Napoléon), par Desmousseaux (préfet du département de l’Ourthe), par le baron de Borchgrave, par le ministre de l’Intérieur Lucien Bonaparte (frère de Napoléon), les maires d’Ouffet et de Neuville-en-Condroz. On découvre qu’entre 1808 et 1813, des loups étaient présents au Val Benoît, dans les environs d’Avroy, sur la colline de Cointe, à Boncelles, Amel, Arbrefontaine, Bellaire, Bolland, Bullange, Cerexhe-Heuseux, Clavier, Esneux, Harre, Jalhay, La Gleize, Membach, Ougrée-Sclessin, Sart-Hockai, Tignée et Warsage. L’intérêt de ces documents est remarquable et nous regrettons bien que le manque de place nous oblige à des raccourcis très frustrants.
L’article de M. Maisin "Le loup-Aux portes de Liège, il y a deux cents ans, et demain ?" évoque aussi le dernier loup tué en Belgique (à Stockem, en 1895), la question des mœurs du loup et de sa réintroduction. Des moyens existent, écrit-il, our installer une tolérance entre le loup et l’homme. Ces carnassiers peuvent côtoyer l’homme dans sa vie quotidienne, sans réel danger pour celui-ci. Ce que la tradition, les contes et légendes ont trop souvent fait oublier. A propos de l’éventuelle réintroduction du loup dans les Hautes Fagnes un spécialiste nous disait récemment que le loup y trouverait du gibier en suffisance mais les Hautes Fagnes sont trop peuplées et le trafic trop important aux alentours. "Ce serait trop dangereux pour les loups."