Au loup !, criaient-ils
Plusieurs lecteurs de la "Gazette de Liége" ont réagi à notre chronique précédente, publiée le 16 janvier dernier, à propos de la présence passée du loup à Liège et dans ses environs. Un lecteur nous raconte ainsi que lors d’un voyage en Autriche, M. et Mme D. avaient reçu en cadeau une petite boule de poils qui devait devenir un magnifique chien-loup. En grandissant, la chienne montait une garde rapprochée et particulièrement vigilante près des deux enfants de la famille mais surtout du petit garçon. Pour les promenades familiales, même en ville, à Liège, la chienne était de la partie et sans laisse.
Publié le 23-01-2012 à 07h45
Chronique Plusieurs lecteurs de la "Gazette de Liége" ont réagi à notre chronique précédente, publiée le 16 janvier dernier, à propos de la présence passée du loup à Liège et dans ses environs. Un lecteur nous raconte ainsi que lors d’un voyage en Autriche, M. et Mme D. avaient reçu en cadeau une petite boule de poils qui devait devenir un magnifique chien-loup. En grandissant, la chienne montait une garde rapprochée et particulièrement vigilante près des deux enfants de la famille mais surtout du petit garçon. Pour les promenades familiales, même en ville, à Liège, la chienne était de la partie et sans laisse.
Un jour, le vétérinaire, appelé pour une petite indisposition de l’animal, n’en crut pas ses yeux. Il examina, réexamina et finit par conclure, à la surprise de la famille, qu’indubitablement cette chienne était une vraie louve. Selon ce vétérinaire, il arrive que, dans la nature, une chienne du genre chien-loup se fasse saillir par un loup. C’est sans doute ce qui était arrivé avec la chienne autrichienne. Dans la nichée, un seul petit avait hérité des caractéristiques paternelles, sans doute tempérées par l’héritage génétique de la mère. Après deux ans, la famille se décida à donner la louve à quelqu’un qui habitait la campagne, où elle finit paisiblement ses jours.
On dit que c’est Léopold 1er qui aurait tué le dernier loup de Belgique. S’il est vrai que le roi était un redoutable chasseur et s’il est exact qu’en 1845, il abattit un énorme loup à Custinne, il ne s’agit certes pas là du dernier loup de Belgique. Dans la chronique de sa famille, Marc de Bellefroid d’Oudoumont écrit que sa grand-tante, Marie de Bellefroid, racontait que, toute petite à la Trapperie (Habay-la-Vieille), elle se blottissait sous ses couvertures en entendant hurler les loups autour du château. La tradition familiale attribue à Auguste II de Bellefroid, ancêtre de l’auteur, l’exploit d’avoir, en 1866 à Habay-la-Neuve, tué le dernier loup des Ardennes belges. Le loup, qui est en fait une louve, se trouve empaillé au musée de la chasse au sein du château de Lavaux-Sainte-Anne. D’autres références existent de loups tués plus tardivement dont un à Stavelot en 1870 (ce pourrait être le dernier de la province) par Grégoire Massange.
Dans son article intitulé "Les loups aux portes de Liège" (Chasse et Nature, janvier-février 2001), Charles Maisin fait état du dernier loup tué en Belgique, à Stockem, en février 1895. Un loup, chassé par la faim, s’était aventuré devant une petite écurie dans laquelle se trouvait une chèvre. Le loup enfonça la porte lorsque la chèvre affolée arracha le pieu auquel elle était attachée. Lorsque le loup s’engouffra dans l’étable, il croisa la chèvre qui s’élança d’un bond au-dessus de lui. La porte se referma violemment, coinçant le pieu que traînait la chèvre au bout d’une corde. La porte fut définitivement coincée. Le loup fut enfermé dans l’étable et la chèvre à l’extérieur sans pouvoir se dégager.
Le matin, le propriétaire trouva sa biquette à moitié morte de froid devant la porte de l’étable. Par la fenêtre, il aperçut le loup acculé dans un coin. Il alla emprunter un fusil chez un voisin et le loup fut exécuté à bout portant. Ce ne serait donc pas un exploit cynégétique qui aurait mis fin à l’existence du dernier loup de Belgique.