Schroyen fâché contre la Région

Attirer à Liège de nouveaux habitants et plus particulièrement des familles qui seraient tentées de réaliser leurs projets immobiliers hors du territoire liégeois : telle est un des leitmotivs du collège communal.

Bruno Boutsen
Schroyen fâché contre la Région
©Bruno Devoghel

Attirer à Liège de nouveaux habitants et plus particulièrement des familles qui seraient tentées de réaliser leurs projets immobiliers hors du territoire liégeois : telle est un des leitmotivs du collège communal. Pour ce faire, la Ville dispose de plusieurs leviers dont la Régie foncière, chargée de promouvoir sa politique immobilière "en vue d’assurer un bon aménagement du territoire communal". C’est d’ailleurs la Régie foncière, présidée par l’échevin en charge de la Politique immobilière André Schroyen (CDH), qui porte le projet de lotissement dit de la Closeraie à Rocourt, un projet qui oppose Ville et Région.

"Cette zone est déjà lotie dans sa majeure partie et le projet de la Ville porte sur une dizaine de nouvelles parcelles, destinées à accueillir des maisons quatre façades, soit le même type d’habitat que celui déjà existant", explique André Schroyen. Pour ce dernier, interrogé par nos soins, "il vaut tout de même mieux une quatre façades située à Rocourt qu’un logement, fût-ce t-il thermo-efficace, situé à Sprimont ou ailleurs". Et l’échevin liégeois d’affirmer que "de nombreux ménages ont déjà manifesté leur intérêt pour ce projet qui s’inscrit donc dans la continuité de l’existant".

Dès mars dernier et suite à la décision prise par le collège communal, la Ville a mené comme il se devait une enquête publique à l’issue de laquelle aucune réclamation n’a été introduite. Fin août 2011, la Régie foncière, maître d’œuvre, a donc introduit un permis de lotir auprès du service de l’Urbanisme, lequel l’a transmis avec avis favorable au fonctionnaire délégué de la Région wallonne. Mais c’est ici que le bât a blessé puisque celui-ci ne s’est visiblement pas prononcé dans les délais impartis, ce qui équivaut en l’espèce à un refus du permis de lotir. À la suite de ce refus de fait et alors que le Conseil communal, en sa séance de novembre dernier, avait marqué son accord sur les nécessaires aménagements de voirie à réaliser.

"Face à cette situation, explique l’échevin Schroyen, la Ville a introduit un recours auprès du gouvernement wallon, recours qui n’a pas abouti". Le motif invoqué, selon ce dernier : le manque d’innovation de la Ville. Ce qui équivaut selon lui à un jugement d’opportunité et non de légalité que la Région n’a pas à opérer en la matière. "Malgré sa conformité aux prescriptions du Cwatupe, ce projet se voit donc refusé par le ministre pour des raisons d’opportunité", fulmine André Schroyen, pour qui "ce qui est permis ailleurs doit l’être aussi à Liège" et qui s’étonne d’une "politique des deux poids deux mesures" dans le chef de la Région.

N’entendant pas en rester là, la Ville de Liège a donc décidé récemment de proposer au Conseil communal d’introduire une requête en annulation devant le Conseil d’Etat, ce sur quoi ce dernier a marqué son accord lors de sa séance du 21 décembre dernier. "La décision finale du Conseil d’Etat est attendue d’ici six mois dans ce dossier", estime un échevin liégeois très remonté quant à l’attitude de la Région. À souligner qu’à l’heure d’écrire ces lignes et malgré une demande effectuée en ce sens, le cabinet du ministre en charge n’avait pas encore réagi.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...