SOS, bateau sans capitaine
Après les remous provoqués par le plan de gestion drastique visant à apurer le déficit du Centre hospitalier Peltzer-la Tourelle de Verviers (CHPLT) et la démission de sa directrice générale, Isabelle Némery (voir Gazette du 22 octobre 2011), c’est une nouvelle crise qui secoue l’hôpital.
Publié le 24-01-2012 à 04h15 - Mis à jour le 24-01-2012 à 10h46
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Après les remous provoqués par le plan de gestion drastique visant à apurer le déficit du Centre hospitalier Peltzer-la Tourelle de Verviers (CHPLT) et la démission de sa directrice générale, Isabelle Némery (voir Gazette du 22 octobre 2011), c’est une nouvelle crise qui secoue l’hôpital.
Un appel à candidatures pour le poste de directeur avait été lancé et fin décembre, Vincent Beckers, l’administrateur de Dexia Auto lease, avait remporté les faveurs du comité de sélection. Problème, Vincent Beckers a finalement décidé de refuser le poste pour des raisons salariales et le candidat arrivé deuxième, Guy Hébert, un cadre dans le secteur hospitalier, ne sera pas retenu. Une décision que le CDH local juge incompréhensible. Des soupçons de manœuvres politiciennes du chef du bourgmestre PS de Verviers et président du conseil d’administration du CHPLT, Claude Desama, planent sur cette affaire.
"Claude Desama ne veut pas soutenir Guy Hébert parce qu’il est étiqueté CDH alors qu’il ne s’est présenté qu’une seule fois sur les listes à Verviers en 2000, affirme Jean-Paul Bastin, président du CDH pour l’arrondissement de Verviers. On parle d’un candidat qui a réussi l’épreuve et qui semble compétent pour le poste. Nous allons étudier la possibilité d’un recours mais je ne suis pas certain que la solution soit juridique. Elle est plutôt politique." Claude Desama se défend: "Ce n’est pas un rejet personnel. Le bureau permanent du CHPLT avait décidé de ne pas constituer de réserve de recrutement et je rappelle que, sur les treize membres du bureau, seuls les deux CDH avaient voté pour Guy Hébert."
Mais revenons sur le désistement de Vincent Beckers. Comment expliquer cette volte-face alors que, selon Claude Desama, le montant de la rémunération était "clairement annoncé d’entrée" ? "Il semble que quand Vincent Beckers s’est informé sur son salaire, il y ait eu une confusion. Il fallait tenir compte des charges patronales (soit 35.000 euros) sur les 160.000 euros bruts annuels promis comprenant le salaire, une voiture de fonction, une prime de management et une intervention sur une assurance groupe. Compte tenu de cette différence, Vincent Beckers a trouvé cela insuffisant et je lui ai dit que je ne pouvais pas lui en donner plus", indique le président Desama. Contacté, Vincent Beckers ne confirme pas les montants mais soutient que c’est bien ce problème qui a motivé sa décision de se retirer. Mais dans le monde politique local, on suspecte une habile manœuvre de la part de Claude Desama. "Vincent Beckers n’était pas son candidat favori. Il aurait préféré le candidat de Solidaris, proche du PS. Il est possible qu’on ait sciemment proposé à Vincent Beckers un salaire moindre pour le pousser à renoncer", nous dit-on.
Et voilà donc le CHPLT sans capitaine pour une période de six mois au moins, le temps que la nouvelle procédure de sélection arrive à son terme, et ce alors que sa situation financière reste délicate (voir ci-dessous). Le CA a nommé un trio de gestionnaires provisoires composé du directeur médical, financier et des services généraux, chapeauté par Claude Desama. "C’est une demande qui émane du comité de direction mais cela ne m’arrange pas du tout car c’est une somme de travail et de temps supplémentaire", déclare ce dernier. Gabrielle Sonnet, secrétaire permanente à la CSC Services publics s’étrangle devant cette décision. "Ceux qui ont mené cette intercommunale à sa perte sont nommés à la tête de ce bateau qui coule !" De quoi raviver les tensions encore très vives au sein de l’institution hospitalière.