Un self made man à la sauce liégeoise
Tout ce qu’on a annoncé, on l’a fait. En 1999, on annonçait la création du premier générique de la contraception. On l’a fait. On a dit qu’on deviendrait une référence et les premiers sur le marché belge. On l’a fait. On a dit qu’on allait produire à Liège et on a créé Odyssea à Grâce-Hollogne. On a dit qu’on allait scinder la R&D du commercial. On l’a fait. On a dit qu’on allait devenir une multinationale. On le fera !"
- Publié le 27-01-2012 à 04h15
Tout ce qu’on a annoncé, on l’a fait. En 1999, on annonçait la création du premier générique de la contraception. On l’a fait. On a dit qu’on deviendrait une référence et les premiers sur le marché belge. On l’a fait. On a dit qu’on allait produire à Liège et on a créé Odyssea à Grâce-Hollogne. On a dit qu’on allait scinder la R&D du commercial. On l’a fait. On a dit qu’on allait devenir une multinationale. On le fera !"
Cet extrait du livre d’entretiens croisés que la société d’édition Edipro vient de publier résume la personnalité de celui qui vient par ailleurs d’être désigné "Manager de l’année" par le magazine "Trends-Tendances", à savoir François Fornieri. Patron de la société Mithra Pharmaceuticals depuis sa fondation en 1998, ce dernier a de l’ambition à revendre. Et pourtant, son pari de devenir le leader du marché de la contraception féminine en Belgique et au Luxembourg et d’être désormais une société à vocation internationale n’était pas gagné. En effet, quand il y a douze ans, à peine licencié de la société Schering (devenue Bayer-Schering), leader mondial de la pilule contraceptive, car il avait l’initiative d’y créer une "business unit" médicaments génériques, il décide de créer sa propre entreprise, François Fornieri a des idées mais pas d’argent.
Et dire que c’est Schering qui l’avait débauché à l’âge de 24 ans alors qu’il faisait ses armes comme délégué médical chez Sanofi. Biochimiste diplômé de l’Isil, l’homme reconnaît d’ailleurs une part de hasard dans son intérêt pour la contraception féminine. Toujours est-il que lorsqu’il décide de fonder sa spin-off dépendant de l’Université de Liège, qui prend d’emblée le nom de Mithra (le nom d’un dieu perse qui signifie contrat, associé, allié et d’une divinité romaine qui a restauré le règne de la fertilité !), François Fornieri s’y emploie à fond. L’homme, d’ailleurs, ne fait pas les choses à moitié et est connu pour être un fonceur doublé d’un visionnaire.
Mais si Mithra a pu voir le jour - et connaître un développement exponentiel, c’est également grâce à la rencontre capitale que François Fornieri a faite avec le Pr Jean-Michel Foidart. Les deux hommes se sont en effet associés, se séparant les domaines d’activités, l’un commercialisant les projets de recherche développés par l’autre. Cette division des rôles et la capacité du patron de Mithra de déléguer sont assurément une des clés de sa réussite. À cela, il faut sans nul doute ajouter un sens du contact et de la communication particulièrement développé chez un homme jugé dynamique et créatif par ses pairs, mais dont le caractère entier ne plaît pas à tout le monde. Reste qu’à ce jour, forte d’un chiffre d’affaires en croissance constante et d’un soutien des pouvoirs publics, Mithra, à laquelle se sont arrimés le site de production Odyssea et Uteron Pharma qui regroupe les projets R&D, semble bien armée pour relever le nouveau défi fixé par son self made man de patron.