Liège, Mecque du design
Sixième édition, dix ans d’âge : la Biennale internationale de design de Liège, conçue en 2002 par le durable député provincial Paul-Emile Mottard (PS), en charge de la Culture, a cessé d’être un événement débutant. L’heure est même venue pour elle de faire peau neuve. Quand elle ouvrira ses portes en octobre prochain, elle aura été rebaptisée Reciprocity Design et pour la suite, elle sera désormais triennale. Prière de ne pas y voir le signe d’un essoufflement ! C’est simplement mieux s’élancer pour mieux sauter.
Publié le 19-05-2012 à 04h15
Sixième édition, dix ans d’âge : la Biennale internationale de design de Liège, conçue en 2002 par le durable député provincial Paul-Emile Mottard (PS), en charge de la Culture, a cessé d’être un événement débutant. L’heure est même venue pour elle de faire peau neuve. Quand elle ouvrira ses portes en octobre prochain, elle aura été rebaptisée Reciprocity Design et pour la suite, elle sera désormais triennale. Prière de ne pas y voir le signe d’un essoufflement ! C’est simplement mieux s’élancer pour mieux sauter.
L’ambition demeure bien ce qu’elle fut à l’origine : combler un vide en Région wallonne - le Nord avait déjà Design Vlaanderen - et ajouter une corde à l’arc liégeois, à l’instar de Saint-Etienne devenue la Mecque du design en France. Mais il fallait aussi la matière première et il se trouve qu’elle ne manque pas. "On s’est investi dans ce secteur parce qu’il y a une grande richesse des créateurs du design en Wallonie, explique Paul-Emile Mottard. Bien sûr, on ne perd pas de vue que les frontières sont bousculées dans le domaine de la culture. Il y avait aussi une attente des opérateurs du design et c’est la mission d’un pouvoir public comme la Province d’investir dans un grand projet".
Et pas question de s’en tenir à de grands feux de paille temporaires. Pour la cuvée 2015, le Centre wallon du design sera sur pied. La suivante, en 2018, croisera à point nommé Maastricht capitale culturelle et profitera du tremplin de Liège 2017, pour autant que les deux villes décrochent leur timbale respective. "Il y aura des trous dans la caisse peut-être, ajoute le député provincial, mais il y aura en tout cas une animation culturelle qui sera très riche dans les prochaines années".
Comme l’indique le jeu de mots que constitue le nouveau nom, le thème de la réciprocité, des relations, des échanges, du social sera privilégié. Le logo réalisé par Damien Bihr (Naos Design) l’exprime en épousant les tracés de la Meuse, de l’Ourthe et de la Dérivation, appliqués à un cercle. Susciter des occasions de collaboration entre les participants ainsi qu’entre ceux-ci et le public, les institutions, les entreprises constitue un des grands objectifs de la manifestation. Il s’agit, lit-on dans le dossier de présentation, de permettre "le développement d’une stratégie de design social qui rencontre les besoins et les désirs de tous les acteurs de la société contemporaine". L’exposition "Craft & Industry", à l’institut Saint-Luc, traitera spécifiquement de cet aspect, mais elle ne sera pas la seule.
Comme à chaque fois, l’équipe organisatrice s’appliquera à donner une visibilité particulière aux créateurs de chez nous et de l’Euregio. De nombreux sites, musées, galeries à travers l’ardente Cité accueilleront les designers sous la houlette de commissaires indépendants. Les trois semaines disponibles pour en faire le tour sembleront sans doute trop peu à beaucoup
La direction générale de la biennale est confiée à Wallonie Design. Elle est soutenue par la Fédération Wallonie-Bruxelles et - déjà - par la Fondation Maastricht 2018. En 2008 et en 2010, les expositions, colloques, conférences avaient attiré plus de 30.000 visiteurs. Il paraît a priori difficile de faire mieux.