Coup de chaud sur la glace
La désignation du futur gestionnaire de la patinoire de Liège s’est déroulée à huis clos et sous tension. Recours en vue pour la société liégeoise évincée.
Publié le 23-05-2012 à 04h15 - Mis à jour le 23-05-2012 à 08h27
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C’est dans un climat tendu que s’est déroulée la séance du Conseil communal de Liège de ce lundi soir. Dès avant l’entame des débats, des membres du club de hockey "Les Bulldogs" étaient présents en nombre afin d’émettre leurs craintes, déjà exprimées au préalable via divers courriers, au sujet du choix du futur gestionnaire de la nouvelle patinoire de Liège. Un choix qui devait être avalisé le soir même. Sise dans le Longdoz et s’inscrivant dans le complexe Médiacité, cette dernière, qui sera l’unique patinoire olympique présente sur le territoire wallon et dont les travaux vont bon train, est attendue de pied ferme par les clubs sportifs et adeptes de la glisse. Mais le président des "Bulldogs", Olivier De Vriendt, a dit lundi son inquiétude quant à une gestion future par un opérateur privé comme cela semblait devoir être le cas ("Gazette" du 15/5).
Ainsi que l’a rappelé en préambule des interventions sur ce dossier chaud l’échevin des Sports Fouad Chamas (PS), "l’inauguration doit avoir lieu en septembre et une concession est prévue pour une durée de dix ans". Ce lundi, le Conseil communal était ainsi amené à se prononcer sur le choix du futur concessionnaire qui sera amené à exploiter la patinoire. Un choix qui, ainsi que l’a explicité le secrétaire communal adjoint Serge Mantovani, est intervenu au terme d’un appel d’offres mené au niveau européen. Un appel qui a intéressé plus d’une société mais seules quatre offres ont été reçues en bonne et due forme par la Ville. Parmi elles, celle de la société française Equalia, active dans la conception et l’exploitation d’équipements publics, laquelle a recueilli les faveurs du collège communal. Le hic, c’est qu’une autre société en formation, la SPRL Bim, liégeoise celle-ci, n’a pas accepté d’être exclue du marché ou plutôt de la concession. Ses représentants Manu Wislez et Jean-Pierre Bourdouxhe, à savoir respectivement le trésorier et le team manager des "Bulldogs", n’ont pas manqué de dire leur inquiétude quant au choix effectué par le collège.
Une inquiétude qui a par ailleurs été relayée par les conseillers communaux de l’opposition, Alain Leens (Ecolo) et Christine Defraigne (MR) en tête. Et cette dernière, sensibilisée par les courriers reçus de la société Bim et de son conseil, à savoir le cabinet Misson, d’exprimer sa crainte au sujet de la manière, irrégulière selon les principaux concernés, dont se serait déroulée la procédure. Une procédure qui n’est pas un marché public, expose Christine Defraigne, mais qui en a toutes les couleurs. Tout comme Alain Leens, elle s’est ensuite intéressée aux chiffres et aux tarifs imposés aux clubs, lesquels vont voir leur contribution passer de 18 euros à Coronmeuse à 65 euros (en fait 80 euros moins 15 euros de subvention Ville). Et alors qu’elle disait son inquiétude sur l’aspect publicité/sponsoring et sur l’emploi, la conseillère libérale a été stoppée net dans son élan par le bourgmestre Willy Demeyer (PS), ce dernier décrétant aussitôt le huis clos.
Après une heure de débats houleux, point de surprise : vote majorité contre opposition même si Ecolo a préféré s’abstenir plutôt que de voter contre tout comme le MR. Du côté des "Bulldogs" et de la société Bim, c’est la déception qui était de mise. "Au vu des arguments développés au sujet de la procédure, on pensait que le collège ajournerait le point", soupire Manu Wislez, lequel estime plus que probable le dépôt d’un recours. Au cabinet Misson, Me Aurélie Kettels évoque quant à elle des clauses d’exclusion non relevantes en l’espèce ("il manquait à Bim, société en formation, des attestations dont elle ne pouvait pas disposer", précise-t-elle) et s’interroge également sur le huis clos décrété par le bourgmestre.