Une grève chasse l’autre

Les pompiers de Liège, en front commun syndical, ont mené pendant des mois des actions de grève plutôt spectaculaires. Ils entendaient attirer l’attention des pouvoirs publics sur des problèmes de bien-être au travail ou de revalorisation salariale. Et puis, il y a quelques semaines, l’intersyndicale a volé en éclats. Les quatre organisations qui la composaient n’ont plus pu s’entendre et la décision de cesser les actions a été prise. Comment en est-on arrivé là ?

Isabelle Lemaire

Les pompiers de Liège, en front commun syndical, ont mené pendant des mois des actions de grève plutôt spectaculaires. Ils entendaient attirer l’attention des pouvoirs publics sur des problèmes de bien-être au travail ou de revalorisation salariale. Et puis, il y a quelques semaines, l’intersyndicale a volé en éclats. Les quatre organisations qui la composaient n’ont plus pu s’entendre et la décision de cesser les actions a été prise. Comment en est-on arrivé là ?

Du côté du SLFP, on évoque un manque de concertation. "C’est la CGSP, en accord avec la FISP et la CSC, qui a décidé de mettre fin au front commun", déclare Peter Vandenberk, ex-porte-parole de l’intersyndicale. "On s’est tous rendu compte que les actions choc ne faisaient plus effet et qu’il fallait passer à autre chose. Le SLFP continue le combat mais d’une autre manière. Nous mettons l’accent sur les failles juridiques au sein de l’intercommunale d’incendie."

A la FISP, on souligne une "lassitude", vu la longueur de la grève, et un "éparpillement des actions". "Et le SLFP a fait cavalier seul en allant rendre visite au gouverneur Foret et en faisant visiter la caserne à une équipe de télévision", indique Ben Semlali. Même son de cloche à la CSC qui déplore l’attitude individualiste du SLFP. "La CSC a voté l’arrêt des actions pour calmer le jeu et renouer le dialogue avec la direction", précise Christophe Kinot. La CGSP avance également le non-respect du front commun par le SLFP. "Ils font des actions sans nous prévenir et ont débordé de ce qui avait été convenu", mentionne Jean-Claude Thonard.

Les quatre organisations ne baissent toutefois pas les bras, certains délégués déplorant que cet éclatement profite à la direction. Les actions sont en suspens jusqu’en septembre et l’on évoque la possibilité de recréer une intersyndicale. "Mais probablement sur d’autres bases", nous dit-on.

Et alors que le mouvement de grève des pompiers s’essouffle, c’est le centre 100 de Liège qui tire la sonnette d’alarme. Un préavis de grève, prenant cours le 21 juin et pour une durée indéterminée, vient d’être déposé par le SLFP. "Le personnel qui prend les appels de secours est en sous-effectifs chronique et les préposés partis à la pension ou en maladie ne sont pas remplacés. Il devrait y avoir 30 préposés francophones et ils ne sont au maximum que 26. Quant aux germanophones, ils sont 4. Un habitant des Cantons de l’Est a 25 % de plus de chances de ne pas pouvoir bénéficier d’une aide à la réanimation par téléphone qu’un autre Liégeois", affirme Peter Vandenberk. "Le personnel se réduit alors que le nombre d’appels ne cesse d’augmenter. Nous ne voulons pas prendre la population en otage en partant en grève mais elle doit comprendre que le bon fonctionnement du service 100 n’est pas assuré", ajoute-t-il. Joëlle Milquet vient d’annoncer le recrutement de 35 personnes pour renforcer les centres 100 et 101 en Belgique. "Oui, mais certaines d’entre elles seront-elles affectées à Liège où la situation est critique ?", se demande le mandataire SLFP.

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