Le trou de l’Archéoforum
Il succéda avantageusement au trou de la place Saint-Lambert, qui avait défrayé la chronique liégeoise tant d’années durant, mais il est confronté aujourd’hui à un autre trou, budgétaire celui-là.
Publié le 12-06-2012 à 10h48
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Il succéda avantageusement au trou de la place Saint-Lambert, qui avait défrayé la chronique liégeoise tant d’années durant, mais il est confronté aujourd’hui à un autre trou, budgétaire celui-là. Avec quelque 14.000 visiteurs payants par an, l’Archéoforum, qui habille les vestiges témoins des origines de la ville, rapporte trop peu pour ce qu’il coûte à son gestionnaire, la Région wallonne. Du coup, le couperet est tombé. Il y a cinq guides : il faudra, à l’avenir, fonctionner avec un seul. Ce sont des tablettes iPad qui serviront, dans la plupart des cas, de soutien à la visite.
Rien d’extraordinaire en soi : beaucoup de musées ont connu des adaptations identiques. Mais dans le cas de l’Archéoforum, la question de la rentabilité était devenue dramatique. "On a souvent tendance à viser trop haut, nous dit Freddy Joris, administrateur général de l’Institut du patrimoine wallon (IPW). Nous avions mis la barre à 30.000 visiteurs par an. La première année, on était à 20-24.000 puis cela a diminué. Maintenant, c’est stabilisé autour de 14.000. Et pourtant, on a tout tenté pour toucher tous les publics, comme de grandes expositions sur l’histoire de la roue ou sur Ubu".
Sans doute les expositions temporaires ne suffisent-elles plus. Il faut aussi, de nos jours, dynamiser les collections permanentes. "On prévoit, autour de mars de l’année prochaine, de renouveler le contenu des vitrines, poursuit Freddy Joris. Comme le Grand Curtius va lui-même refaire son parcours, nous allons en recevoir des pièces sur l’histoire de la cathédrale et sur celle des fouilles de la place Saint-Lambert". A plus long terme, une entrée sur le Tivoli permettrait de combiner la visite de l’Archéoforum avec un deuxième circuit consacré au chœur oriental de la cathédrale. Mais tout dépend ici de la Ville
En attendant, les licenciements annoncés font évidemment mal. "Nous voulons d’abord qu’on voie si d’autres solutions peuvent être trouvées, explique Xavier Lorent, secrétaire permanent de la CSC services publics. Et si on ne peut pas les éviter, nous avons des questions sur les critères. Nous avons l’impression qu’on a voulu faire le ménage".