Continuer Tadam ? "Très facile"
Il serait "juridiquement très facile" de poursuivre l’expérience liégeoise Tadam de délivrance d’héroïne sous contrôle médical, voire de l’"ancrer" suivant une évolution internationale constatée notamment en Allemagne et aux Pays-Bas, a indiqué jeudi le professeur de l’Université de Gand Brice De Ruyver, spécialiste des drogues, sur lequel s’appuient régulièrement les pouvoirs publics.
Publié le 07-06-2013 à 04h30
héroÏne Il serait "juridiquement très facile" de poursuivre l’expérience liégeoise Tadam de délivrance d’héroïne sous contrôle médical, voire de l’"ancrer" suivant une évolution internationale constatée notamment en Allemagne et aux Pays-Bas, a indiqué jeudi le professeur de l’Université de Gand Brice De Ruyver, spécialiste des drogues, sur lequel s’appuient régulièrement les pouvoirs publics.
La décision sera "politique", a-t-il dit, mais les conclusions de l’évaluation du projet pilote Tadam, qui s’est arrêtée en janvier après deux années d’expérience, sont très prometteuses sur le plan épidémiologique. Mené en collaboration avec l’Université de Liège, le projet a consisté à délivrer de la diacétylmorphine à des consommateurs polytoxicomanes que la méthadone ne pouvait pas aider. A la suite d’une évaluation, il devrait être décidé en juillet de poursuivre ou non l’expérience. Il suffirait, en cas de feu vert, de le faire avec la même base juridique, la Convention unique de New York sur les stupéfiants de 1961, a expliqué Brice De Ruyver.
Ce dernier a également évoqué l’hypothèse d’un "ancrage structurel" de l’expérience. "Il faudrait alors intégrer la diacétylmorphine dans l’offre des produits de substitution. Juridiquement, c’est très facile à faire, il suffirait de l’ajouter à la liste des produits de substitution autorisés par l’arrêté royal du 19 mars 2004 modifié le 6 octobre 2006, et nous serions en ligne", a dit le professeur, suggérant d’envisager la possibilité d’en "conditionner la prescription".
La balle est dans le camp du politique et le nord du pays s’est souvent montré moins enclin à mener ce genre d’expériences même si sur le terrain, la demande y existe également. Quoi qu’il en soit, le gouvernement wallon a pris les devants, a indiqué Brice De Ruyver, en adoptant un arrêté portant codification de la législation en matière de santé et d’action sociale dont une dizaine d’articles vise les services d’aide et de soins en assuétudes.
Le Pr. De Ruyver est intervenu jeudi dans le cadre d’un colloque sur l’héroïnomanie en tant que maladie chronique organisé au parlement par le professeur Jacques Brotchi, sénateur MR. (Belga)