Un prix casse les clichés
Ils sont six, quatre filles et deux garçons âgés de 14 et 15 ans, élèves de 3e année secondaire à l’athénée Destenay de Liège à avoir été primés par la Fondation Roi Baudouin pour leurs brillants résultats scolaires. Pourtant, ces jeunes gens n’ont pas bénéficié des mêmes chances de départ que certains de leurs condisciples. Tous sont issus de l’immigration (Maroc, Pakistan, Turquie et Bangladesh, nés ici ou là-bas) et d’un milieu défavorisé.
Publié le 13-06-2013 à 04h30
Fierté Ils sont six, quatre filles et deux garçons âgés de 14 et 15 ans, élèves de 3e année secondaire à l’athénée Destenay de Liège à avoir été primés par la Fondation Roi Baudouin pour leurs brillants résultats scolaires. Pourtant, ces jeunes gens n’ont pas bénéficié des mêmes chances de départ que certains de leurs condisciples. Tous sont issus de l’immigration (Maroc, Pakistan, Turquie et Bangladesh, nés ici ou là-bas) et d’un milieu défavorisé.
Le projet "Boost pour les talents" vise justement à soutenir dans leur scolarité des adolescents méritants. Au terme d’un rigoureux processus de sélection, Islam Saymum, Nimet Tekin, Imane Ramdani, Amal Arkoub, Meshal Ejaz et Ismael El Boussari ont été choisis par la Fondation. Ils recevront, pendant leurs trois dernières années dans le secondaire et leur première année à l’université, une aide financière mensuelle, du matériel informatique, un soutien scolaire personnalisé si nécessaire, la participation à des séminaires et un tutorat avec des professionnels du métier qu’ils souhaitent exercer.
Cette récompense est une immense fierté pour leur école et pour les principaux intéressés, bien sûr. "L’an dernier, cinq de nos élèves avaient reçu le même prix. Et cette année, ces six élèves que nous avions présélectionnés selon les critères demandés ont tous été distingués. Nous sommes devenus l’école liégeoise la plus primée par la fondation. Pas mal pour une école à discrimination positive ! Ces enfants sont parfaits. Ils nous encouragent tous les jours dans l’exercice de notre métier de prof", s’exclame Michel Udiany, professeur de français à l’athénée, sans cacher sa joie et son émotion.
Les six promus en 2013 ont des profils de vie assez similaires : famille nombreuse, mère au foyer, père parfois sans emploi, parents ne maîtrisant pas toujours le français. Mais, à mille lieux des clichés, ils ont de l’ambition et c’est grâce à l’école qu’ils entrevoient une porte de sortie. "L’école, c’est très important; c’est ce qui nous permet d’acquérir des connaissances et de plus tard avoir un bon métier", disent-ils. Ils veulent devenir médecin, dentiste, pédiatre ou ingénieur et ils ont reçu le plein soutien de leurs familles. "Nos parents sont fiers et pour eux, ce prix est une chance qu’eux-mêmes n’ont pas eue", explique une des lauréates.
Ces jeunes se voient-ils comme un symbole pour leur communauté d’origine et leur génération ? "Oui", répondent les filles (deux d’entre elles portent le voile islamique). "On se sent un peu comme des exemples pour les autres filles puisqu’on montre qu’on peut nous aussi y arriver." Islam, Imane, Meshal, Ismael, Nimet et Amal recevront leur prix lors d’une cérémonie qui aura lieu au Grand Curtius le 11 septembre.