La créativité, plus que jamais

Créativité, innovation, etc : ces notions auront rarement été autant promues qu’à l’heure actuelle par les responsables politiques de tous bords. Et pour cause, car il faut bien dire que le contexte économique particulièrement morose que nous connaissons depuis plusieurs années incite à trouver des réponses adéquates. L’une d’entre elles consiste à créer un climat favorable aux investissements et à booster les conditions de la créativité et de l’innovation. Telle est d’ailleurs précisément la mission que s’est assignée l’Université de Liège (en abrégé ULg) au travers de l’Interface Entreprises-Université. Soit un service interne à l’ULg dont l’objectif avoué est de mettre en relation entreprises et université afin de faire germer des idées et des projets.

Bruno Boutsen

université Créativité, innovation, etc : ces notions auront rarement été autant promues qu’à l’heure actuelle par les responsables politiques de tous bords. Et pour cause, car il faut bien dire que le contexte économique particulièrement morose que nous connaissons depuis plusieurs années incite à trouver des réponses adéquates. L’une d’entre elles consiste à créer un climat favorable aux investissements et à booster les conditions de la créativité et de l’innovation. Telle est d’ailleurs précisément la mission que s’est assignée l’Université de Liège (en abrégé ULg) au travers de l’Interface Entreprises-Université. Soit un service interne à l’ULg dont l’objectif avoué est de mettre en relation entreprises et université afin de faire germer des idées et des projets.

Ainsi que l’ont expliqué récemment tant le recteur Bernard Rentier que le directeur de l’Interface Entreprises-Université Michel Morant, lesquels ont souhaité faire le point sur le sujet, le but poursuivi est également de contribuer à la valorisation économique des projets issus de la recherche universitaire. A cet égard, "la face visible de l’iceberg", comme ces derniers l’ont qualifiée, est constituée par la création de spin-offs. Et après une période faste, correspondant pour l’essentiel au rectorat de Willy Legros et au début de celui de Bernard Rentier, force est de constater ces dernières années un fléchissement. Lequel s’explique, selon Michel Morant, par la crise économique, bien entendu, mais aussi par d’autres facteurs tels que la mobilisation des chercheurs dans le cadre du Plan Marshall wallon.

"Malgré cette évolution négative, nous poursuivons toujours cet objectif de création de spin-offs", affirme le recteur de l’ULg, lequel souligne également que la moitié des spin-offs créées en Communauté française sont issues de Liège. La majorité d’entre elles se situant dans les domaines des biotechnologies et de l’agroalimentaire. Lesquels, et ce n’est pas un hasard, font partie des secteurs de pointe identifiés dans le cadre du Plan Marshall wallon. Au total, l’ULg totalise près de 80 spin-offs "vivantes", ce qui correspond à quelque 1500 emplois. De quoi, selon le recteur, tordre le cou à l’affirmation selon laquelle de telles structures ne seraient pas pourvoyeuses de suffisamment d’emplois. D’autre part, poursuit Michel Morant, après une année 2012 relativement creuse (seule une spin-off, la centième, fut créée l’an dernier), l’espoir est de nouveau permis en 2013 car "nous avons beaucoup de projets en gestation".

Outre la création de spin-offs, il existe également d’autres formes de valorisation économique de la recherche. Il en est ainsi par exemple des brevets et des licences, la délivrance d’un brevet étant le préalable quasi obligé à la cession d’une licence. Et c’est précisément, ainsi que l’explique le directeur de l’Interface Entreprises-Université, la cession de cette dernière qui permet les transferts de technologie. "C’est la technologie qui prend de la valeur et c’est donc cela que nous pouvons valoriser", précise ce dernier. Cette création de valeur issue des différentes spin-offs de l’ULg est estimée en 2012 à environ sept millions d’euros, lesquels constituent le capital de la SA Gesval, constituée en 1993 et activée en 1998 afin de gérer et valoriser la propriété intellectuelle de l’ULg. L’an dernier, les revenus issus de cession de licences ont avoisiné les deux millions d’euros. Et il faut aussi compter la vente de participations de l’ULg dans telle ou telle spin-off comme ce fut le cas en 2011 avec Samtech ou plus tôt avec Eurogentec.

Le troisième volet de la valorisation de la recherche est constitué par la recherche collaborative - aussi appelée "open innovation" - et l’ULg chiffre à une cinquantaine de millions d’euros le montant total des prestations effectuées pour compte de tiers, qu’il s’agisse de recherche partenariale wallonne ou bien européenne. Enfin, on pointera également le nombre d’inventions annuelles, chiffrées à environ quarante mais qui ne se traduisent pas toujours concrètement, ainsi que l’important volet lié à la formation continuée et au réseautage tous azimuts.

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