Mauvaise foi et contradictions
C’en est donc fini ! Après trois longues séances de Conseil communal et sept réunions de commissions diverses, les budgets et comptes de la Ville de Liège, de son CPAS et de la zone de Police ont été approuvés. Ce véritable marathon budgétaire succédait pour rappel à la présentation du déjà fameux "Projet de Ville" et de la déclaration de politique générale du collège. On a dû attendre six mois mais cela fait désormais quinze jours que l’on est le nez dans le guidon politique liégeois. Il est donc bon de prendre un peu de hauteur afin d’émettre quelque commentaire en la matière.
Publié le 15-06-2013 à 04h30
C’en est donc fini ! Après trois longues séances de Conseil communal et sept réunions de commissions diverses, les budgets et comptes de la Ville de Liège, de son CPAS et de la zone de Police ont été approuvés. Ce véritable marathon budgétaire succédait pour rappel à la présentation du déjà fameux "Projet de Ville" et de la déclaration de politique générale du collège. On a dû attendre six mois mais cela fait désormais quinze jours que l’on est le nez dans le guidon politique liégeois. Il est donc bon de prendre un peu de hauteur afin d’émettre quelque commentaire en la matière.
La première impression qui domine, et l’opposition ne s’est d’ailleurs pas privée pour le faire remarquer, est incontestablement celle d’avoir été quelque peu berné quant à la situation financière réelle de la Ville et à ses perspectives financières. Il faut dire que la campagne électorale communale et celle en vue de l’accueil en 2017 d’une Exposition internationale en terres liégeoises ont sans doute constitué l’écran de fumée nécessaire. Ainsi, alors qu’il y a peu l’on nous annonçait encore une situation financière assainie et sous contrôle, le constat dressé par l’échevin Firket est désormais clair : les finances liégeoises se dégradent. Et si en la matière, Liège n’échappe pas à la tendance générale, la principale raison invoquée, à savoir la réforme fédérale des pensions et l’introduction d’une cotisation dite de responsabilisation à charge des communes, laisse songeur. En effet, si son ampleur exacte n’était pas connue des édiles liégeois, l’on ne peut pas dire qu’elle n’était pas attendue. Il ne suffit pas d’affirmer que la Ville a été correctement gérée, encore faut-il également ne pas oublier d’anticiper les difficultés.
Ce qui est également paradoxal, c’est la façon dont majorité et opposition se félicitent du nouveau cadre du personnel communal et de la politique de nomination des agents qui, si elle a un impact positif sur la problématique des pensions, entraîne de facto une augmentation des cotisations patronales. Et puisque l’on est dans les contradictions, elles n’ont pas manqué lors de ce débat budgétaire. Ainsi, en matière de fiscalité, quelle ne fut pas notre surprise de voir le MR et le PTB se rejoindre. Les deux partis, pourtant à l’opposé l’un de l’autre d’un point de vue idéologique, votant par exemple ensemble contre la taxe sur les panneaux publicitaires et celle sur l’exploitation des parkings. Et que dire alors de celle pénalisant la division des immeubles unifamiliaux en kots battue en brèche par le MR. Qui se veut pourtant en pointe lorsqu’il s’agit d’embellir la ville et de la promouvoir à l’international. Nous dirons à Christine Defraigne et consorts que l’on ne peut pas vouloir tout et son contraire. Et l’on épinglera aussi le peu de courage du collège qui va chercher l’argent là où ça l’arrange, soit notamment chez les étudiants (généralement non domiciliés à Liège), sur lesquels la taxe sur les kots sera répercutée et qui ne pourront pas manifester leur opposition dans l’isoloir.
Enfin, last but not least, on se demande, à l’instar de l’opposition Ecolo, de qui se moque le collège quand il qualifie de conséquents des investissements en faveur de la mobilité douce, des travaux économiseurs d’énergie ou encore un plan informatique de l’administration. Quant à l’adéquation des mesures avec celles du "Projet de Ville", elle est tout sauf évidente, notamment en matière de propreté et d’espaces verts. Et l’on ne reviendra pas ici sur le vide sidéral en ce qui concerne la supracommunalité.