La création, une valeur ajoutée

Il est le "Monsieur Culture" de la Province de Liège et cela fait désormais treize ans, ainsi qu’il nous le rappelait en préambule, qu’il est en charge de cette matière au sein du collège. Il, c’est Paul-Emile Mottard (PS), un député provincial qui est également chargé du Tourisme, du Logement et depuis peu aussi de la gestion des fonds européens Feder, FSE et Interreg. À l’heure où la culture est érigée en véritable priorité, tant d’ailleurs du côté de la Province que de la Ville, la "Gazette de Liège" a souhaité faire le point avec celui qui fait figure, avec André Gilles et Georges Pire, de piliers du collège provincial.

Bruno Boutsen

Culture Entretien Il est le "Monsieur Culture" de la Province de Liège et cela fait désormais treize ans, ainsi qu’il nous le rappelait en préambule, qu’il est en charge de cette matière au sein du collège. Il, c’est Paul-Emile Mottard (PS), un député provincial qui est également chargé du Tourisme, du Logement et depuis peu aussi de la gestion des fonds européens Feder, FSE et Interreg. À l’heure où la culture est érigée en véritable priorité, tant d’ailleurs du côté de la Province que de la Ville, la "Gazette de Liège" a souhaité faire le point avec celui qui fait figure, avec André Gilles et Georges Pire, de piliers du collège provincial.

Alors que le besoin de créativité est criant, y compris dans le domaine culturel, vous avez initié un projet de Maison de la création. Quelles en sont les grandes lignes et n’y a-t-il pas double emploi en la matière avec les initiatives récentes de la Ville ?

Le constat est celui que des lieux de travail pour artistes sont nécessaires, et ce dans tous les domaines. C’est ainsi que j’ai entamé durant la précédente législature une réflexion à l’échelle provinciale. Très vite, les grands centres urbains que sont Liège, Seraing, Verviers ont été identifiés. L’idée est de mettre sur pied une sorte d’incubateur culturel en lien avec le terreau local. La réflexion doit encore se poursuivre sur le caractère multisectoriel ou non de ces structures. Car cela dépend vraiment des secteurs. Le choix des lieux est également important et même si des pistes existent - un pôle musical est envisagé à Seraing et on peut aussi évoquer le Val Benoît à Liège -, le processus est plus lent que prévu. J’imagine donc une formule plus légère qui consisterait en des conteneurs provisoires. Mais il n’y a pas en la matière d’antagonisme avec ce que fait la Ville, au travers notamment du Comptoir des ressources créatives, car il ne s’agit pas en ce qui nous concerne de lieux de diffusion.

Un autre projet qui vous tient à cœur et pour lequel la Province est pionnière, c’est celui de Centre du design…

Comme en matière de cinéma à l’époque, nous sommes partis de ce qui existait déjà, à savoir d’une part la plate-forme Wallonie Design créée à l’initiative du ministre Marcourt et qui se veut un trait d’union entre entreprises et designers, et d’autre part la Biennale internationale du design, désormais appelée Reciprocity, qui a un grand retentissement. Cette biennale va d’ailleurs devenir une triennale car notre objectif est ainsi de la faire coïncider avec "Mons 2015" et "Masstricht 2018". Pour en revenir à Wallonie Design, ses missions ont été étendues dans le cadre du Plan Marshall wallon. Et quant au projet de Centre du design, il s’agit en fait d’une sorte de Maison de la création dédicacée au design. Les travaux de dépollution du terrain de la rue Paradis sont désormais terminés et une inauguration est espérée au plus tard à la fin de l’année 2015.

Où en est-on au juste en matière de coopération culturelle, tant avec “Mons 2015” qu’avec “Masstricht 2018”, candidatures auxquelles la Province de Liège est partie prenante ?

Concernant "Mons 2015", j’ai initié une réunion avec l’échevin Hupkens et les échevins de plusieurs communes liégeoises. Une réflexion est en cours à plusieurs niveaux, et notamment sur le thème de "Mons 2015". L’idée est de travailler tant sur les grandes fêtes populaires que sont le 15 août, les carnavals, les Septennales que sur la musique, qu’il s’agisse des grandes institutions, des musiques actuelles ou des fanfares et qui constitue à coup sûr une valeur ajoutée, ou encore sur l’image et la technologie au sens large. Notre objectif est de mettre sur pied un événement rassemblant ces éléments. Et pour ce qui est de "Maastricht 2018", l’heure est à la fin du travail sur la version définitive du cahier des charges. Comme je l’ai déjà expliqué, le design, tout comme la musique, est partie prenante et faut-il le dire, Liège apporte en la matière une caution culturelle à la candidature de "Maastricht 2018".

Un projet emblématique de la législature provinciale désormais en cours a trait à la construction d’une nouvelle bibliothèque. Où la réflexion en est-elle à ce sujet, notamment en ce qui concerne l’implantation future ? Et quid du site des Chiroux ?

Je me permets tout d’abord de rappeler que la bibliothèque provinciale des Chiroux est la plus grande de la Communauté française. Elle fut cogérée jusqu’en 2004 par la Ville et la Province qui a consenti à cette époque un important effort financier. La volonté fut notamment de mettre en place un nouveau logiciel moderne et performant, Aleph, auquel ont adhéré 44 communes liégeoises. Parallèlement, une réflexion est en cours sur le bâtiment depuis plusieurs années. Le projet évoqué, pour lequel des subsides Feder avaient déjà été sollicités, est désormais inscrit dans la déclaration de politique générale du collège provincial. Construire une nouvelle bibliothèque est un projet prioritaire de la Province qui est d’ailleurs partagé par la Ville. L’idée est de construire une bibliothèque d’un nouveau genre. Une superficie réduite mais tout de même conséquente de 7 à 8 000 m2 est nécessaire, une départementalisation accrue est recherchée et un objectif de numérisation est également poursuivi. Quant au choix du lieu d’implantation, il doit intervenir rapidement, soit dans les prochaines semaines, mais plusieurs options sont possibles dont celle souvent évoquée dernièrement d’une installation place de l’Yser. On avait également envisagé à l’époque l’espace Tivoli mais ce scénario semble impraticable en raison des fouilles archéologiques à effectuer sur le site le cas échéant. Ce qui est certain, c’est que le site choisi devra être facile d’accès, avoir des potentialités en termes de parking et que le projet devra s’inscrire dans une vie de quartier déjà riche.

En charge de la Culture au niveau provincial, vous l’êtes également du Tourisme et depuis peu aussi de la gestion des fonds européens. Des “mannes célestes” que Liège va bientôt devoir renégocier…

Si je suis très attaché à la culture, la matière du tourisme est également passionnante et la Province joue en la matière un rôle de coordination. Depuis 2012, la gestion des fonds européens relève aussi de ma compétence et il s’agit d’un domaine complexe. 2014 sera en effet une année importante en la matière. Le portage des projets se fait par la Ville et la Province. Ce qui est sûr, c’est que les critères d’attribution seront revus. La Wallonie sera "région en transition" et il faudra répartir le financement entre quatre provinces et non plus deux comme auparavant.

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