Une école pas comme les autres
C’était il y a 15 ans mais l’année 1998 restera dans les mémoires notamment pour avoir vu mis en œuvre l’accord dit "Octopus", modifiant le paysage policier et instituant la police intégrée.
Publié le 21-06-2013 à 05h41 - Mis à jour le 25-06-2013 à 23h49
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C’était il y a 15 ans mais l’année 1998 restera dans les mémoires notamment pour avoir vu mis en œuvre l’accord dit "Octopus", modifiant le paysage policier et instituant la police intégrée. S’en sont suivies la dissolution de la gendarmerie ainsi que sa fusion avec la police judiciaire afin de créer la police fédérale. Quant à la réforme de la police locale, c’est en 2002 qu’elle entra en vigueur, le but étant de placer la police au cœur de la démocratie locale et de mettre davantage l’accent sur la proximité. À ces décisions bien connues, s’ajouta également celle d’institutionnaliser la formation des agents au niveau provincial. Ainsi, dès 2001, chaque province du pays, dont la Province de Liège, reçut un agrément afin de pouvoir organiser son école de police. Ce qui se concrétisa d’ailleurs dans la foulée puisque c’est de cette époque que date la mise sur pied d’une offre de formations, qu’il s’agisse de la formation de base des agents, de la formation continue des membres du personnel ou de formations plus spécifiques (gardiens de la paix, etc.), au niveau provincial, à Liège et ailleurs.
Ainsi que l’explique Guy Martin, le directeur général du département Formation à la Province de Liège, "le bien-être des citoyens, dont la sécurité est un aspect important, est au cœur de la politique provinciale". Et de rappeler que la formation des policiers existe depuis longtemps en terres liégeoises puisqu’en 1935 déjà, on formait des commissaires puis, plus tard, des gardes champêtres. En 1989, une ébauche de la future école de police est constituée par le Centre provincial d’entraînement et d’instruction de la police qui entend rassembler l’ensemble des formations communale et provinciale en une seule entité. Rassembler, regrouper, tel est précisément l’objectif qui est assigné un an plus tard à l’Institut provincial de formation des agents des services publics qu’intégreront aussi tour à tour l’école du feu et l’école d’aide médicale urgente. La dernière année clé est 2011, époque à laquelle est créé l’Institut provincial de formation des agents des services de sécurité et d’urgence, regroupant les trois écoles déjà susmentionnées.
Comme détaillé ci-contre, la démarche de rationalisation fut poursuivie avec la création en 2009 d’une structure unique destinée à abriter l’offre de formation provinciale liée aux métiers de la sécurité, dont la police. "L’idée est de répondre aux besoins des communes en la matière et d’intervenir dans une dynamique de soutien aux pouvoirs locaux", précise Guy Martin. Et de souligner le rôle d’opérateur de formation qu’entend jouer la Province, notamment au travers d’une "démarche qualité". Dans ce cadre, une brochure contenant une charte des valeurs ainsi que le projet pédagogique de l’école de police a été présentée récemment par le collège et approuvé par le Conseil. "La charte élaborée, et cela est unique en Wallonie, véhicule les valeurs de démocratie et d’humanisme que l’école de police entend insuffler dans sa formation", explique le directeur général, qui insiste aussi sur l’importance du respect de la personne et de ses droits. Quant au projet pédagogique, il s’articule autour d’une approche par compétences et d’une articulation voulue équilibrée entre théorie (deux tiers du temps) et pratique (un tiers) où, dit-on, "l’apprenant est acteur de sa formation", dispensée par des praticiens et des experts. Il faut parler ici d’apprenants et non d’étudiants, ceux-ci, par ailleurs de plus en plus nombreux (plus de 300 inscrits cette année) bénéficiant d’une rémunération durant leur année de formation - à raison de 40 heures par semaine.Bruno Boutsen