L’ex-Médiathèque en plein spleen

Devenue Point Culture, elle peine à trouver sa place mais son responsable relativise.

Bruno Boutsen

Publié le 09-10-2013 à 05h40 - Mis à jour le 10-10-2013 à 08h30

Ne dites plus Médiathèque !", titrait en avril dernier la "Gazette" suite à l’inauguration du premier Point Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette appellation était censée remplacer celle plus connue de Médiathèque. Les Médiathèques, du nom de ces institutions culturelles devenues quelque peu obsolètes au fil du temps et compte tenu de la révolution numérique, celle de Liège n’y faisant pas exception. Située jusqu’il y a six mois au sous-sol de la place Cathédrale, la désormais ex-Médiathèque ne s’est pas contentée de changer de nom puisqu’elle a également déménagé. Sise depuis avril rue de l’Official, au sein de l’îlot Saint-Michel (qui est aussi dénommé l’espace Sain Michel mais le jeu de mots est douteux), elle est donc devenue officiellement Point Culture. Ainsi que cela fut évoqué à l’époque, il s’agissait alors d’un véritable projet pilote mené en terres liégeoises par la Fédération Wallonie-Bruxelles, laquelle vient par ailleurs de procéder récemment à l’inauguration d’un autre Point Culture dans la capitale.

Mais revenons à la Cité ardente et à ce nouvel espace de 550 m2 investi après un réaménagement qui aura coûté 250 000 euros par l’équipe de l’ancienne Médiathèque, soit une petite dizaine de personnes. Un espace à l’origine commercial qui est devenu culturel, et ce au sens large du terme puisque comme l’expliquait Tony De Vuyst, le directeur général du Point Culture, aux missions originelles dont l’activité de prêt d’œuvres s’ajoutent d’autres fonctions. "Au-delà du changement de nom, c’est une véritable révolution qui s’opère", estimait-il d’ailleurs à l’époque, faisant référence au redéploiement devenu nécessaire des anciennes Médiathèques et dont l’exemple liégeois constituait alors une première. Si l’investissement d’un nouveau lieu culturel, auquel ses concepteurs dont le bureau d’architecture bruxellois Lhoas&Lhoas ont voulu donner une identité propre, fut salué par d’aucuns parmi lesquels l’échevin liégeois de la Culture Jean-Pierre Hupkens (PS), il n’en demeure pas moins que le Point Culture de Liège peinerait visiblement à trouver sa place.

Il faut dire que ce nouvel espace, lui-même divisé en plusieurs zones distinctes (l’Agora, lieu d’accueil des disciplines artistiques, le plateau média, espace de partage via les réseaux sociaux, ainsi que les zones découverte et cosy) et sis au cœur d’un îlot Saint-Michel pour le moins moribond commercialement parlant, pèche selon certains - et nous l’avons vérifié - par un manque de visibilité. En effet, et cela est d’ailleurs confirmé par Bruno Renson, le responsable du Point Culture liégeois, nombre de visiteurs potentiels semblent ne pas avoir encore intégré un changement qui, il est vrai, n’est pas que de façade. Car si l’activité historique de prêt de CD et autres DVD était clairement identifiable, ce n’est pas forcément le cas des autres missions de l’ex-Médiathèque, et c’est d’ailleurs là un autre problème. Parmi ces dernières, Bruno Renson insiste particulièrement sur celles de "médiateur culturel" entre les citoyens et les artistes et de "point d’appui" destiné aux associations culturelles locales. Mais ici encore, il semble que le Point Culture de Liège ne soit pas encore vraiment identifiable par tous les opérateurs locaux.

Après six mois d’activités et malgré ce premier bilan mitigé, Bruno Renson refuse de verser dans le défaitisme et met notamment en avant un espace certes pas forcément très visible mais qui serait plus adapté qu’il ne l’était avant. Au rayon des activités, qu’il s’agisse d’expositions, de conférences ou encore de showcases, ce dernier se dit également satisfait. Et concernant la place occupée par le Point Culture à Liège, son responsable estime qu’il est en train de trouver ses marques et qu’il s’agit d’une véritable "caisse de résonance culturelle".