Le PS de Papa n’est pas mort
Plus d’un an après le décès de "Papa" et huit années après le coup de gueule anti-parvenus d’Elio Di Rupo, force est de constater que la rénovation n’est que de façade. En effet, ce n’est pas l’arrivée de Paul Magnette, l’homme qui avait fait le ménage à Charleroi, qui est de nature à avoir fait changer considérablement les pratiques ayant cours au PS, notamment liégeois.
Publié le 12-10-2013 à 05h43 - Mis à jour le 24-10-2013 à 20h45
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Le 5 août 2012, l’ancien enfant terrible du PS liégeois, à savoir Michel - Papa - Daerden, décédait sur son lieu de villégiature français des suites d’une double attaque cardiaque. Quoi qu’en disent ses supporters, il est vrai encore fort nombreux sur la fin, l’ex-bourgmestre ansois et aussi ministre fédéral et régional est mort seul. Plus isolé que jamais politiquement, il avait été mis au ban par ses "amis" socialistes, qu’il s’agisse des pontes de la fédération liégeoise du PS, Stéphane - Brutus - Moreau en tête, ou bien du top du parti. Incontestablement et sans qu’il ait été exempt de tout reproche, Michel Daerden fut sacrifié sur l’autel de la rénovation du Parti appelée de ses vœux par notre Premier ministre lui-même lorsqu’il était encore aux manettes au boulevard de l’Empereur.
Plus d’un an après le décès de "Papa" et huit années après le coup de gueule anti-parvenus d’Elio Di Rupo, force est de constater que la rénovation n’est que de façade. En effet, ce n’est pas l’arrivée de Paul Magnette, l’homme qui avait fait le ménage à Charleroi, qui est de nature à avoir fait changer considérablement les pratiques ayant cours au PS, notamment liégeois. C’est ainsi que ces derniers jours, l’actualité éthiquo-politico-judiciaire nous a fourni deux belles illustrations du fait que le PS de Papa n’est pas mort. Celui du népotisme, du favoritisme, du clientélisme, du mélange des genres et des passe-droits en tous genres. Il semble même que les héritiers soient en passe d’égaler, voire de dépasser le maître.
Le week-end dernier, c’est un autre enfant terrible de la politique liégeoise, à savoir Alain Mathot, qui était rattrapé par la justice dans l’affaire Intradel. Déjà inculpé mais bénéficiant, pour rappel, de la présomption d’innocence, le député-bourgmestre socialiste de Seraing est soupçonné d’avoir participé à un vaste système de corruption et de blanchiment d’argent dans le cadre de la construction de l’usine Uvélia de l’intercommunale Intradel. De source judiciaire, il s’agirait même de "l’un des dossiers politico-judiciaires liégeois les plus aboutis des quinze dernières années", rien que cela… Bien entendu, le fils de feu Guy Mathot, lequel avait déjà eu maille à partir avec la justice dans l’affaire Agusta avant d’être blanchi, n’est pas le seul inculpé dans ce dossier sensible aux ramifications multiples et dont l’issue est proche. Mais ce qui lui est reproché, ainsi qu’à quelques-uns de ses proches, n’est pas sans rappeler des pratiques que l’on croyait d’un autre temps, datant des pires heures qu’aient eues à connaître le socialisme liégeois.
Dans un autre registre, c’est l’échevine Maggy Yerna, dauphine du bourgmestre PS de Liège Willy Demeyer, pourtant peu habituée à se retrouver sous les feux des projecteurs, qui vient d’alimenter la chronique. Et pour cause puisque celle qui fut jusqu’au 1er octobre députée régionale - sans pour autant beaucoup siéger, ajouteront les mauvaises langues - a empoché de justesse près de 170000 euros d’indemnités de sortie. Si c’est son droit, cela pose question, éthiquement parlant. Et la comparaison avec le cas Danny Pieters, du nom de l’ex-président N-VA du Sénat, qui a quant à lui renoncé à sa prime de départ, est éloquente. Mais cela, c’est sans doute une question de culture politique...